Non, les DOM-TOM ne vont pas être interdits de publicités touristiques
FACT CHECKING - Une rumeur circule depuis quelques jours, après la publication d'un article du "JDD" concernant un nouveau projet de loi sur les publicités polluantes.

Les destinations de Guadeloupe et de Martinique pourraient-elles être interdites de publicités à la télévision car trop polluantes ? C'est une rumeur qui agite de nombreuses rédactions et les élus antillais.
Tout est parti d’un article du JDD le 20 septembre dernier. L'hebdomadaire consacre un papier aux publicités qui se sont adaptées à la crise du coronavirus et au projet de Barbara Pompili qui viserait à encadrer, voire à bannir, les publicités sur le petit écran dont les produits sont mauvais pour la santé ou polluants.
On a beaucoup parlé du Nutella. Mais dans l’article figure aussi le fait d’interdire la publicité aux offices de tourisme de la Guadeloupe et de Martinique car ce sont des destinations accessibles par avion donc très polluantes. Ça s'est vite enflammé.
Les territoires ultra-marins voient rouge
Josette Borel-Lincertin, la présidente du conseil départemental de la Guadeloupe, a écrit sur sa page Facebook : "Je n’ose imaginer que le gouvernement et madame Barbara Pompili puissent ainsi sérieusement envisager de porter un tel coup à nos territoires."
D’autres élus parlent de coup porté contre les territoires ultra-marins alors que d’autres évoquent une discrimination. Des médias écrits et audiovisuels. Mais le ministère de Transition écologique dément auprès de radio caraïbe internationale : "Il n’est pas question d’interdire la publicité pour nos destinations éloignées du territoire hexagonal."
Une loi interdisant à la télévision la publicité des produits les plus polluants ou nocifs, c’est une inspiration d’un projet imaginé par le député Mathieu Orphelin, appartenant au groupe dissident de La République en Marche, Écologie Démocratie et Solidarité.
D’abord symbolique, ce projet pourrait devenir réalité en s’appuyant sur les travaux de la convention citoyenne pour le climat. Il y est en effet encouragé "d’interdire de manière efficace et opérante la publicité des produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre, sur tous les supports publicitaires". Donc les compagnies aériennes sont dans le viseur mais en aucun cas les offices du tourisme d’Outre-mer. Le sujet n’est pas abordé et semble avoir été l’objet d’une petite confusion.
Et si l'on compensait les trajets en avion ?
Mais interdire les publicités pour les
compagnies aériennes, n'est-ce ne plus encourage à aller dans les DOM-TOM ? Au chapitre
"se déplacer" du document de 600 pages de la convention citoyenne
pour le climat, à la page "limiter les effets néfastes du transport aérien",
on retrouve la proposition SD-E1. Elle indique que "pour compenser la
pollution de l’avion", il faut "adopter une écocontribution
kilométrique renforcée, avec une modération pour les DOM-TOM et la reverser
pour rendre les transports 'bas carbone' plus attractifs et accessibles".
Des billets moins taxés pour l’environnement concernant les Outre mers que les
autres vols long-courriers car la liaison doit être assuré entre les
territoires français.
En fait, c’est un peu comme si on
interdisait à l’office de tourisme de Bourgogne de faire de la publicité parce
que c’est une terre de production de vin et son abus est dangereux pour la
santé. Donc non, les offices de tourisme de Martinique et Guadeloupe ne seront
pas interdites de publicité à la télévision.
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