1. Accueil
  2. Actu
  3. Société
  4. Motion de censure : les agriculteurs sont-ils les grands perdants ?
3 min de lecture

Motion de censure : les agriculteurs sont-ils les grands perdants ?

L'adoption de la motion de censure par la majorité de l'Assemblée nationale plonge les agriculteurs dans l'incertitude alors qu'ils avaient réussi à obtenir des mesures qu'ils réclamaient. Les syndicats sont par ailleurs divisés sur les conséquences de cette censure.

La mobilisation des agriculteurs (image d'illustration)
Crédit : Sameer Al-Doumy / AFP
RTL ÉVÉNEMENT - Crise politique : les agriculteurs sont-ils les grands perdants ?
00:03:21
Virginie Garin - édité par Justine Audollent
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Les agriculteurs manifestent depuis février pour exprimer leur colère et leur inquiétude, mais surtout pour obtenir des mesures concrètes dont certaines étaient inscrites dans le budget 2025. Un budget qui a été rejeté mercredi 5 décembre après que la motion de censure déposée par le NFP a été votée par les députés de la gauche et du RN. 

Cette censure va avoir des conséquences sur le quotidien des agriculteurs, par exemple sur le prix du gazole pour leurs tracteurs. Si le budget 2025 n'est pas voté, c'est celui de 2024 qui est reconduit. Or, l'an dernier justement, il y avait dans le budget une hausse des taxes sur le gazole des agriculteurs jusqu'en 2030. C'est d'ailleurs ce qui avait mis le feu aux poudres. Le gouvernement avait fini par revenir en arrière et demander aux services fiscaux d'annuler cette taxe cette année.  Mais pour les suivantes, ce renoncement devait être inscrit dans le nouveau budget. 

"Ça représente à peu près 8.500 litres par an. 8.500 litres, environ 10.000 euros et taxé, ça serait environ 15.000. Donc quand on est déjà déficitaire, un trou de 5.000 de plus, c'est catastrophique", déplore Pierre de Roquefeuille, viticulteur à Lugon près de Bordeaux. 

Les agriculteurs seront donc confrontés à une hausse du prix du gazole, à moins que le futur gouvernement redonne une instruction aux services fiscaux. Mais rien n'est certain et c'est ce que craint le syndicat majoritaire, la FNSEA, de devoir repartir à zéro, de tout renégocier ce qui avait été obtenu. Arnaud Rousseau, son président, hausse le ton et explique que tant que les promesses ne seront pas tenues, aucun contrôleur de l'État ne pourra franchir le seuil d'une ferme.

Pas de déduction fiscale pour les éleveurs de vaches ?

À lire aussi

Le budget 2025 prévoyait également le très attendu avantage fiscal pour les éleveurs de vaches parce parce qu'en France, un million de vaches ont été perdues en 7 ans, soit 15% du cheptel. Les éleveurs payent chaque année des impôts et des cotisations sociales sur chacune de leurs vaches, ce qui les incite à en vendre quand ça va mal. Donc pour les inciter à garder leurs animaux, dans le budget était prévue une déduction fiscale de 150 euros par vache.

"C'est un élément très très important pour nous. C'est plusieurs milliers d'euros de cotisations sociales et quelques centaines à 1.000 euros en impôts", explique Emmanuel Bernard, éleveur dans la Nièvre de charolaises. 

Quid de la réforme ?

Tous les syndicats ne sont toutefois pas sur la même ligne. Pour la FNSEA, cette censure est une catastrophe alors que pour la Coordination rurale, qu'on dit plutôt proche du RN, tant pis si le budget saute. Pour ce syndicat, toutes ces mesures n'apportaient pas grand-chose et il compte sur le prochain gouvernement pour les améliorer.

Par exemple sur la retraite, les agriculteurs ont obtenu un nouveau calcul plus favorable sur les 25 meilleures années. C'était inscrit dans le projet de loi de la Sécurité sociale qui finalement ne sera pas voté. Pour Édouard Legras, céréalier dans le Loir-et-Cher, cela n'avait pas beaucoup d'intérêt : "Moi, je prends l'exemple de mon père qui gagne 900 euros. De toute façon, qu'il touche 900 euros ou 925 euros, c'est malheureux à dire, mais ça ne va pas changer grand-chose". 

En réalité, selon la selon la Sécurité sociale agricole, la réforme permettrait une hausse quand même entre 100 et 200 euros par mois. Les agriculteurs se battaient depuis 15 ans pour cette réforme. La FNSEA maintient sa mobilisation les 9 et 10 décembre prochain. De son côté, la Coordination rurale a annoncé des actions coup de poing. 

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte