#MeTooInceste, le mouvement qui veut briser le tabou de la pédocriminalité
Des milliers de personnes ont témoigné sur Twitter ces dernières heures, trois ans après le début du mouvement #MeToo.

C'est peut-être le début d'un nouveau mouvement. Depuis quelques heures, ce samedi 16 janvier, on voit défiler des milliers de témoignages de victimes d'inceste sur Twitter avec ce même hashtag #Meetooinceste.
Il y a trois ans, le mouvement #MeToo avait libéré la parole des femmes sur les agressions sexuelles, ce nouveau hashtag permettra peut-être de soulager des victimes de ces crimes qui restent souvent inavoués, voire déniés dans les familles. Un douloureux constat quand on sait que près d'un Français sur 10 a été victime d'inceste au moins une fois dans sa vie.
"J’avais 4/5 ans et il en avait 9 de plus que moi, c’était mon demi-frère #metooinceste", témoigne une première femme. "J'avais 9 ans. Prisonnière de ses mains et de son corps pendant 5 ans. Ma vie brisée, sous le poids de ses actes, mon corps trop impuissant écrasé, mon frère m'a violée.#metooinceste", raconte une seconde. Sur Twitter, les messages se sont multipliés ces dernières heures : près de 20.000 en milieu de soirée, jusqu'à faire réagir les personnalités publiques ou politiques de tout bord.
"Je découvre ce soir la multitudes de témoignages sous le #metooinceste Soudain, l’estimation de 5 à 10% de Français victimes d’inceste pendant leur enfance prend forme. Bravo pour votre courage. Nous sommes avec vous. Brisons ce tabou", a par exemple tweeté l'animateur de télévision Samuel Étienne. Les députés LREM Aurore Bergé, ou La France Insoumise Danièle Obono font partie des nombreuses personnalités politiques à avoir réagi.
L'affaire Duhamel comme élément déclencheur
L'élément déclencheur semble avoir été la parution du livre de Camille Kouchner La Familia Grande (Seuil), où l'écrivaine raconte comment son frère jumeau a été victime d'inceste par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, qui a depuis quitté ses fonctions de l'école Science-Po Paris.
Mercredi dernier, l'ancienne ministre socialiste et proche du politologue Élisabeth Guigou a démissionné de ses fonctions de présidente de la commission indépendante sur l'inceste. Elle estimait que "le climat actuel ne lui permet(tait) pas de conduire avec sérénité cette mission à la tête de la commission sur l'inceste".