RTL a rencontré les nouveaux visages de la pauvreté, ces personnes tombées dans la précarité ces deux dernières années, alors que la Première ministre Élisabeth Borne présente ce lundi 18 septembre aux associations son Pacte des solidarités, maintes et maintes fois reporté. Des mesures destinées à lutter contre la pauvreté seront annoncées aux associations alors que l’inflation fragilise aujourd’hui de nombreux Français. D'après les chiffres de l'INSEE, ils sont 9 millions à vivre sous le seuil de la pauvreté.
Parmi les plus touchés, on retrouve d'abord les familles monoparentales. Et notamment les mères célibataires. Dans un centre d'hébergement d'urgence de l’association Emmaüs solidarité à Paris, Hafoussata vit avec ses quatre enfants dans une chambre de 15 mètres carrés. "Il y a des affaires partout. Je n'arrive pas à m'en sortir, c'est tout petit", déplore-t-elle. Cela fait un an que cette maman est arrivée ici après avoir été mise à la rue par son compagnon. En recherche d'emploi, elle touche le RSA, 800 euros qui ne lui permettent pas de trouver un appartement en pleine crise du logement.
Ces mamans seules, fragilisées par l'inflation, sont de plus en plus nombreuses. "Depuis la crise du Covid, on assiste à un basculement de la population vers la grande pauvreté. Des personnes qui n'arrivent pas à finir le mois viennent frapper à notre porte dès le 12 mois. Nous avons des personnes qui travaillent. Le travail n'est plus un rempart contre la pauvreté. Et des personnes qui ont des petites retraites ou minimum vieillesse. Cela dit quelque chose de la précarité", souligne Lotfi Ouanezar, directeur général adjoint d'Emmaüs solidarité.
Ces deux dernières années à Emmaüs, le nombre de personnes accueillies a augmenté de 20%. Ces Français tombés dans la précarité à cause de l'inflation sont de plus en plus nombreux à se rendre aux distributions alimentaires d’associations.
Aux Restos du cœur à Clichy, en banlieue parisienne, les bénévoles voient apparaitre de nouveaux visages, comme celui de Marwan, caché par un masque chirurgical et des lunettes noires."Je n'ai pas envie de montrer que je viens ici. Le premier jour, je tremblais. Je suis devenu tout rouge. Personne n'est parfait, mais je me sens pauvre", confie-t-il.
Voilà désormais 3 mois que ce quadragénaire se sent pauvre et demande une aide alimentaire d'aide, malgré un CDI en tant que serveur dans un restaurant parisien. "Je gagne 1.800 euros net avec un loyer de 850 avec les charges", explique l'homme qui doit aussi composer avec un bébé de 1 an à nourrir.
Comme 9 millions de Français, Marwan vit en dessous du seuil de pauvreté, fixé à 1.984 euros pour un couple avec un enfant. Ces Français ont dû adopter une nouvelle façon de vivre.
L'art de la débrouille, Nora, le développe depuis 1 an. Cette ex-gardienne d'immeuble, licenciée il y a 1 an, n'a aucun revenu. Alors, elle va faire ses courses sur les marchés, où elle récupère les légumes jetés par les artisans. Et pour faire des économies, elle ne mange qu'un repas par jour.
Olivier, 53 ans, a aussi développé de nouvelles techniques pour subvenir à ses besoins. "Je ne prends pas les produits dans les rayons, mais que ce qui est soldé, dans les bacs des magasins dédiés aux produits en fin de date", explique-t-il. Cet ancien magasinier au dos vouté qui a été licencié et vit désormais avec la crainte de plus percevoir son RSA car malgré de nombreux entretiens, depuis 2 ans, il n'arrive pas à retrouver un emploi. "Je ne pensais pas que ça arriverait. N'importe qui peut tomber", conclut-il.
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