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Méga-bassines : Jean-Marc Jancovici vous explique tout sur ce projet controversé

Ce samedi 1er avril, Jean-Marc Jancovici vous parle des méga-bassines, qui font et ont fait l'actualité dans les Deux-Sèvres et ailleurs.

Une méga-bassine en France

Crédit : XAVIER LEOTY / AFP

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Aujourd'hui nous avons besoin d'eau pour un certain nombre de nos activités. On prélève chaque année de l'eau dans l'environnement. Le premier usage, c'est l'agriculture. On a besoin également d'eau prélevée, souvent rejetée, pour faire tourner les centrales électriques en bord de rivière, on a besoin d'eau pour la boire et prendre des douches... Bref, on a besoin d'eau pour un certain nombre de choses.

En ce moment, on a affaire à des périodes de sécheresse estivale qui vont aller croissants. Au moment où on aurait besoin de beaucoup d'eau, en particulier pour irriguer, on se dit qu'on en n'a peut-être pas assez en en prélevant soit dans les cours d'eau, soit dans les nappes phréatiques. Et donc il faudrait constituer des stocks pour qu'on en ait encore plus à notre disposition pour pouvoir la prélever l'été.

La bassine, c'est l'idée de faire un stock en surface. Alors ça fait débat, ça fait polémique.

Bonne ou mauvais idée ?

En fait, ça dépend de plein de choses. D'abord, il faut regarder dans quel cadre ça s'inscrit. Malheureusement, les précipitations en France, en particulier dans le Sud, vont avoir tendance à baisser. Malheureusement, la sécheresse des sols va avoir tendance à augmenter et donc la question est de savoir s'il va y avoir assez de pluie pour qu'on puisse faire ces réserves, en plus de réalimenter les nappes phréatiques.

Ensuite, il faut voir à quoi ça va servir pendant l'été et il y a un risque lié à la constitution de ces bassines. Ce stock d'eau pourrait nous pousser à augmenter les cultures irriguées, ce qui nous rendrait dépendant d'une ressource qui pourrait quand même baisser à l'avenir à cause du réchauffement climatique. Le sujet n'est pas simple et il faut répondre à cette question endroit par endroit, en fonction de la manière dont on voit l'avenir des cultures et avoir des cultures adaptées au réchauffement climatique.

Très souvent, dans les infrastructures dont on a besoin, on a un défaut d'explication en amont, à la fois sur le cadre dans lequel ça se situe, la pertinence et la possibilité aux gens de dialoguer. Souvent on a des crispations qui deviennent majeures, tout simplement parce que ce dialogue n'a pas eu lieu.

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