Les uns militent au profit de l'environnement, les autres revendiquent la sécurité alimentaire française. Ce samedi 25 mars, les manifestants opposés à l'installation de méga-bassines à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, ont été au cœur d'échanges violents avec les forces de l'ordre. Cette confrontation est à l'image de l'importante tension qui grandit entre écologistes et certains agriculteurs. Peuvent-ils encore se réconcilier ?
"Ce qui nous pose problème sur les méga-bassines, c'est le gigantisme de ces projets", résume Jean-François Julliard, le directeur de Greenpeace France. "Ça fait plusieurs hectares, parfois dix hectares et parfois même plus. Il y en a une centaine qui existent déjà et des projets de développement sont en cours". Jean-François Julliard dit s'opposer à "l'accaparement d'une ressource de plus en plus rare : l'eau, au profit de quelques-uns et au détriment de beaucoup".
"Ce sont des ouvrages collectifs", répond l'ancien élu LaREM et agriculteur, Jean-Baptiste Moreau. L'écologiste rétorque que les méga-bassines ne profiteraient même pas à tous les agriculteurs, alors que ce projet a été conçu pour eux. Il soutient que seuls certains exploitants, notamment de maïs pourraient en bénéficier. Mais, ils profiteront de cette rétention d'eau "qui sert principalement à nourrir du bétail qui est certes consommé ensuite, mais aussi exporté".
"On n'est plus autonome en bétail, il faut arrêter !", l'interrompt Jean-Baptiste Moreau, alors que le militant écologiste réclame à plusieurs reprises de pouvoir terminer son raisonnement. "Il faut repenser ce modèle agricole et il faut repenser notre modèle alimentaire", martèle Jean-François Julliard. Il appelle particulièrement à "réduire notre consommation de viande et de produits laitiers, pour pouvoir réduire l'élevage industriel qui pose tant de problèmes sur l'environnement et aux agriculteurs".
"Aujourd'hui, on ne produit plus suffisamment de viande en France pour nourrir les Français", réfute Jean-Baptiste Moreau. Selon l'ancien élu de la Creuse, la France est contrainte d'importer 50 % de sa consommation de volaille ainsi qu'une petite partie de la viande bovine. "On commence à importer aussi du bovin parce qu'on ne produit plus assez. Donc il faut arrêter avec cette légende des fermes industrielles en France qui exportent à tout va de la viande, ça n'existe plus, c'était le modèle des années 1980", expose-t-il fermement. "Il faut revenir à la science", estime cet exploitant agricole, qui prône avant tout le maintien de la sécurité alimentaire en France.
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