Marche contre l'islamophobie : une étoile jaune provoque l'indignation
Certains manifestants de la marche contre l'islamophobie organisée dimanche 10 novembre arboraient une étoile jaune sur leur manteau. Un symbole qui rappelle l'insigne porté par les personnes juives lors de la Seconde guerre mondiale.

Un croissant jaune et une étoile sur laquelle on peut lire "Muslim". Cet insigne autocollant porté par plusieurs manifestants et manifestantes lors de la marche contre l'islamophobie dimanche 10 novembre, a provoqué l'indignation. Et pour cause : pour certaines personnalités politiques et membres de la communauté juive, il rappelle l'étoile jaune portée par les personnes juives lors de la Seconde Guerre mondiale.
Tout est parti d'une photo postée par la sénatrice Esther Benbassa. "Alors cette marche contre l'islamophobie ? Calme, bon enfant, chaleureuse. Citoyenne, en un mot." Sous ce message, une photo montre un petit groupe de personnes arborant l'insigne controversé, dont une enfant.
"Cette photo est à vomir et ceux qui l'ont affublée de cette étoile se sont déshonorés", a ainsi tweeté Alain Jakubowicz, ancien président de la Licra.
"Aucun musulman de France ne subit ce que nos parents ont subi pendant la seconde guerre mondiale et je leur souhaite de ne jamais le subir", a renchéri Ariel Goldmann, président du Fonds social juif unifié, institution de la communauté juive en France dans le domaine social. Pour le philosophe Bernard-Henri Lévy, cette scène est "ignoble".
La marche contre l'islamophobie, qui a rassemblé 13.500 personnes selon un comptage du cabinet Occurence réalisé pour des médias, dont RTL, est au coeur d'une polémique depuis plusieurs jours. Initiée par plusieurs personnalités et organisations comme le Collectif contre l'islamophobie en France, elle a divisé la classe politique, surtout à gauche, et suscité des critiques acerbes du gouvernement français et de l'extrême droite.
Je n'avais pas remarqué ces insignes
Esther Benbassa, sénatrice
De nombreux politiques déjà vent debout contre la marche, ont également réagi à la publication de la photo. Pour la députée La République en Marche Aurore Bergé, "la comparaison est indécente". "La situation des musulmans de notre pays n'est en rien comparable avec celle des juifs dans les années 30/40", a-t-elle tweeté. Certains à gauche s'en sont également ému comme le sénateur socialiste de Paris, David Assouline qui dit "chercher ses mots pour dire son écœurement".
De son côté, Esther Benbassa s'est défendue, au travers de plusieurs tweets, de tout antisémitisme rappelant que en tant que "juive", elle avait "consacré sa vie à écrire l'histoire des siens". "Je n'avais pas remarqué ces insignes" ajoute-t-elle avant d'écrire: "Que nos contemporains stigmatisés s'identifient à ces souffrances passées est tout à fait compréhensible. Personne ne vole ici sa souffrance à personne".
- Antisémitisme : une plaque à la mémoire des Juifs déportés vandalisée à Lyon
- Yann Moix accusé d'antisémitisme : Bernard-Henri Lévy croit "au repentir" de l'écrivain
- Marche contre l'islamophobie : 13.500 personnes ont défilé, selon le cabinet Occurrence
- Marche contre l’islamophobie : qui va finalement participer ?