Une nouvelle soirée de violences a animé les rues de Paris, le samedi 18 mars. C'est la troisième de suite, depuis le recours du gouvernement au 49.3 sur la réforme des retraites jeudi 16 mars. Sur la place d'Italie, ils étaient plus de 4.000 manifestants à se rassembler à l'appel de la CGT.
Le syndicat a toutefois rapidement demandé à se disperser. En cause, des petits groupes de perturbateurs qui ont causé de nombreuses dégradations, avec une technique précise : celle des "souricières". RTL a croisé des manifestants qui la pratiquent : "Là, on occupe la police ! Il faut rester partout, dans toutes les rues."
Se répartir dans les rues alentours pour compliquer la tâche de la police, c'est ainsi que les souricières s'organisent. Les groupes sont dispersés par la police, créant plusieurs petits groupes, plus éparses. Sans jamais chercher à se regrouper et extrêmement mobiles, ils cassent les barrières et incendient les poubelles afin de ralentir l'arrivée des forces de l'ordre.
"La police nous force à faire ça. Si on est divisé, on est insaisissable ! La violence de l'État est incommensurable donc on est forcé d'y répondre et on le fait en cassant des trucs". Une impression de "mille départs de feu", entre les odeurs de brûlé et les gaz lacrymogènes, qui gagnent toutes les souricières à mesure que la soirée avance.
D'autres personnes, présentes également dans le XIIIe arrondissement de la capitale indiquent que ces groupes étaient majoritairement composés de jeunes. Bien que la plupart des manifestants soient pacifiques, pour beaucoup ces violences sont compréhensibles : "On n'a pas du tout été écouté, il faut commencer à se faire entendre et c'est que par ce biais-là qu'on peut le faire". Au total, 110 personnes ont été interpellées dans le secteur de la Place d'Italie, Paris.