La contestation gagne chaque jour un peu plus de terrain. Si le mouvement des "gilets jaunes" a véritablement démarré le samedi 17 novembre, et s'est pérennisé depuis, d'autres corps de métiers en souffrance ont tenu à faire entendre leurs voix et exprimer leur colère. C'est également le cas des lycéens, qui depuis quelques jours multiplient les blocages et les incidents aux abords d'établissements scolaires.
Les ambulanciers ont été les premiers à se mobiliser, dès le début du mois de novembre. Ceux qui tiennent à préserver l'indépendance de leur mouvement réclament la suspension d'une réforme du financement des transports sanitaires, qui menace selon eux les petites et moyennes entreprises du secteur.
En effet, l'article 80 du projet de budget de la sécurité sociale 2017, entré en vigueur le 1er octobre dernier a renversé les règles des transports entre établissements de santé : désormais, hôpitaux et cliniques choisissent leurs ambulances par appel d'offres et en assument directement le coût.
Pour protester contre le texte, des centaines d'ambulances avaient bloqué le périphérique parisien début novembre. Le 3 décembre dernier,une centaine de véhicules bloquaient certains accès de la place de la Concorde à Paris, à l'appel de l'Association de défense des transporteurs sanitaires.
Depuis lundi 3 décembre, les lycéens ont rejoint la grogne. Ce jeudi 6 décembre, plus de 200 établissements scolaires étaient encore bloqués ou perturbés sur tout le territoire. "Selon les établissements, les situations sont très hétérogènes, entre les blocages totaux, partiels, les barrages filtrants, des feux de palettes...", a précisé le ministère de l'Éducation nationale.
De nombreux incidents ont été recensés. Dans les Yvelines, près de 150 personnes ont été interpellées devant un lycée de Mantes-la-Jolie pour "participation à un attroupement armé" après des heurts et dégradations, a par exemple indiqué à l'AFP le commissaire de la ville.
En Seine-Saint-Denis, la situation s'est tendue devant plusieurs établissements. À la Courneuve, devant le lycée Denis-Papin, une trentaine de jeunes cagoulés ont jeté des cocktails Molotov et incendié une voiture, selon la police. Devant le lycée Henri-Wallon à Aubervilliers où des élèves ont partiellement bloqué l'entrée dans la matinée, Zelal assure : "On bloque pour la nouvelle réforme, Parcoursup, l'état du lycée aussi : il est vieux, on n'a pas de foyer".
Les revendications formulées par les lycéens comportent effectivement l'abandon des réformes du bac, de la voie professionnelle ou encore de l'accès à l'université.
"Nous ne rejoignons pas les 'gilets jaunes'". Christiane Lambert, présidente du premier syndicat agricole français, la FNSEA a été claire. Pour autant, son organisation a appelé ses adhérents à se mobiliser la semaine prochaine pour dire "stop au matraquage fiscal". "Notre action se déroulera en département dans le respect des biens et des personnes", a-t-elle ajouté au micro de franceinfo.
Concrètement, les agriculteurs qui souhaitent participer à la manifestation se rendront en régions, et cibleront les symboles de l'État comme les préfectures. Ils comptent ainsi exprimer leur mal-être et leurs craintes de voir le gouvernement reculer sur l'application de la loi Alimentation, qu'ils souhaitent voir entrer en vigueur au 1er janvier 2019.
Ils s'apprêtent à entrer en grève pour une durée indéterminée. La CGT et FO ont ainsi appelé les routiers à se mobiliser à partir de dimanche 9 décembre 22 heures. Les deux organisations syndicales dénoncent une récente décision du Conseil d'État qui a annulé les dispositions d'un décret de 2016 fixant des majorations de 25% et 50% aux heures supplémentaires des chauffeurs routiers. Elles estiment que cette décision remet en cause la majoration des heures supplémentaires.
Cependant, cet appel à la mobilisation pourrait être levé, si les syndicats obtiennent un "engagement écrit" du patronat pour les heures supplémentaires. "Je n'ai pas de doute que les organisations patronales vont donner ce message", a confié la ministre des Transports Élisabeth Borne, qui avait déjà assuré de son côté que l'annulation de ce décret était sans conséquences et que l'accord de branche continuait de s'appliquer.
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