La tension est toujours palpable dans certains lycées français. Plusieurs dizaines d'établissements sont perturbés ou bloqués, mercredi 5 décembre, au troisième jour de la mobilisation contre les réformes du gouvernement, réactivée dans la foulée de la contestation des "gilets jaunes", selon des sources concordantes.
Les syndicats lycéens comme la Fidl ont appelé les lycéens à ne rien lâcher, avant d'intensifier le mouvement, jeudi 6 décembre, par une "mobilisation générale", davantage par des blocages d'établissements que par des manifestations dans la rue. Dans la matinée, le ministère de l'Éducation recensait des perturbations, blocages de lycées ou incidents dans plusieurs académies, notamment Marseille et Créteil, deux des points chauds de la mobilisation de ces derniers jours.
"C'est tendu dans celle de Marseille, avec 20 lycées bloqués ou perturbés, et Créteil avec 24 perturbés dont 8 complètement bloqués", a-t-on indiqué au ministère, en faisant état d'autres perturbations notamment dans l'académie de Lyon (16 lycées perturbés dont deux bloqués). "Ce ne sont que des informations parcellaires, car nous n'avons eu des remontées que de 8 académies sur 30", a-t-on ajouté.
Des blocages et incidents sont également observés dans les Hauts-de-Seine, dans la région lyonnaise et à Toulouse. Les lycéens contestataires et leurs représentants syndicaux appellent à l'abandon des réformes du lycée, du bac, de la voie professionnelle et de la loi ORE, introduite l'an dernier pour l'entrée à l'université.
Mercredi matin, Jean-Michel Blanquer a indiqué sur France Info que la mobilisation lycéenne avait stagné entre lundi et mardi, avec "autour de 200 lycées bloqués sur un peu plus de 4.000" en France, soit "à peu près 5%". Elle est "concentrée dans quelques endroits", notamment à Marseille et Toulouse où on a constaté les problèmes les plus forts", a-t-il ajouté, en s'inquiétant d'y avoir recensé une "violence qu'on n'a jamais vue".
Le ministre en a appelé à la "responsabilité de chacun" en soulignant que "ce qui se passe là est dangereux" et que "quatre lycéens se sont blessés assez grièvement" ces derniers jours, souvent "en voulant enflammer des poubelles". "Ils se mettent en danger" alors que "la révolte des 'gilets jaunes' n'a aucun rapport avec les réformes scolaires", a-t-il estimé.