Pour la première fois depuis le début du quinquennat Macron, le ministre de l'Éducation nationale affronte ses premières contestations. En cause : sa loi sur l'école. Alors qu'il figurait jusqu'ici parmi les ministres préférés des Français, Jean-Michel Blanquer décroche dans les sondages.
Dans le dernier baromètre Ifop pour Paris-Match et Sud Radio, publié la semaine dernière, il décroche de neuf points en un mois, à 29% d'opinion favorable, un "recul très net" et inédit depuis son arrivée rue de Grenelle, note Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'institut de sondage.
Deux articles de cette loi font particulièrement polémique. Tout d'abord, l'article 1 cite "l'exemplarité" du personnel éducatif, qui y voit une perte de sa liberté d'expression, et l'article 6, dont les "Établissements publics des savoirs fondamentaux" (EPSF) inquiètent les profs mais aussi les parents d'élèves. "C'est l'allumette qui a mis le feu aux poudres", résume Stéphane Crochet, du syndicat enseignant SE-Unsa.
L'article 6, né d'un amendement, prévoit la création d'EPSF, des structures qui "associent les classes d'un collège et d'une ou plusieurs écoles situées dans le secteur de recrutement". Une disposition qui fait redouter à des enseignants du premier degré la disparition des directeurs d'école et leur mise sous tutelle du principal du collège.
Ces articles de loi mobilisent les parents d'élèves depuis plus d'un mois : grèves (les plus suivies depuis 2017), rassemblements, réunions d'informations avec des parents, occupations de bureaux de directeurs, etc.
On a une loi difficilement lisible, avec des éléments disparates
André D. Robert, socio-historien de l'éducation
"Cette loi, c'est le flou artistique", estimait un directeur d'école parisienne mardi soir lors d'une réunion avec des parents. "Quand on a des choses à cacher, c'est comme ça qu'on s'y prend".
En 2017, Jean-Michel Blanquer assurait qu'il n'y aurait pas de "loi Blanquer", rappelle André D. Robert, socio-historien de l'éducation. "Moins de deux ans plus tard, on a une loi difficilement lisible, avec des éléments disparates, un article 1 très controversé et un amendement arrivé par surprise qui fait polémique".
Face à la fronde, le ministre multiplie les interventions pour tenter de rassurer les parents, arguant de "bobards" colportés au sujet de sa loi mais aussi d'"éventuelles imperfections" du texte.
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