Dix ans après l'attentat de Charlie Hebdo, l'éducation à la presse, au dessin de presse et à la liberté d'expression est primordiale. C'est pour cette raison que Riss, directeur de l'hebdomadaire, sillonne les collèges et les lycées de France.
Il présente, notamment, plusieurs caricatures. Certaines sur des personnalités politiques, sur Samuel Paty ou sur des religions. Et ce sont ces dernières qui interpellent le plus. C'est le cas de Mohammed, 15 ans. "Il y en avait certaines qui étaient choquantes. Surtout celles par rapport aux religions. Celles d'Emmanuel Macron ou de Valérie Pécresse étaient drôles. Mais les autres, j'ai eu un peu de mal", reconnaît-il.
L'objectif de Riss avec ces interventions : faire évoluer la réflexion des élèves et éveiller leur esprit critique. Un travail essentiel, selon lui. "Comme vous pouvez le constater, il y a beaucoup de malentendus. Ils ont beaucoup d'a priori", reconnaît le directeur de Charlie Hebdo. Il sait aussi que peu de collégiens ou de lycéens savent que l'hebdomadaire a été visé par un attentat. Ils sont encore moins nombreux à connaître l'histoire du journal. "Donc il faut leur expliquer cette histoire. Puis leur expliquer la démarche, car, malheureusement, les seules explications qui sont à leur disposition pour expliquer ce qu'est le dessin de presse ou la caricature, c'est ce qu'il y a sur les réseaux sociaux. Et malheureusement, c'est souvent catastrophique", poursuit-il.
Et si ce sont souvent les caricatures des religions qui interpellent le plus, c'est qu'il s'agit d'un sujet "qui devient très vite subversif". "Les gens sont attachés viscéralement à la religion. C'est souvent la famille qui transmet la religion, donc si vous critiquez la religion, les gens ont l'impression qu'on critique leur famille, leur histoire, leur culture", explique-t-il.
Il souhaite alors aider les jeunes à dépasser cette barrière car la religion "est presque une question philosophique". "Donc on a le droit de se poser des questions sur la pertinence de ce que disent et font les religions. Il faut avoir un esprit critique sur les religions, quelles qu'elles soient d'ailleurs", assure-t-il.
C'est d'ailleurs pour avoir montré deux caricatures ciblant les religions pour illustrer son cours sur la liberté d'expression que Samuel Paty a été assassiné. La mission de Riss est également d'expliquer que le rôle d'un professeur est "d'expliquer des choses". "Il faut expliquer les choses qui sont difficiles. Les choses faciles, ça n'a pas grand intérêt, puisque c'est facile. [...] Et c'est vrai que quand on est dessinateurs, on fait toujours des dessins sur des choses qui posent problème. On ne fait pas des dessins sur les choses qui ne posent pas problème, sinon, cela n'a pas d'intérêt", explique-t-il.
Et les interventions de Riss portent leurs fruits, notamment sur le jeune Mohammed, qui reconnaît avoir fait évoluer sa vision sur les caricatures, même s'il en reste quelques-unes pour lesquelles il a "du mal". "Mais, au moins, je comprends que ce n'est pas visant juste une religion. C'est juste son travail de dessiner, de dénoncer des choses et de faire rire les autres. Il n'y a rien de méchant", avoue le lycéen.
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