"Je suis Charlie". Trois mots simples et cette image sur fond noir que l'on connaît tous. Son créateur s'appelle Joachim Roncin. Il est designer. En 2015, il travaille pour un magazine qu'on distribue dans le métro parisien et son 7 janvier, il l'a raconté dans un petit essai publié chez Grasset.
Cette fin de matinée, ce collègue penché sur son téléphone qui prévient les autres, il y a eu une attaque à Charlie Hebdo. L'incompréhension, l'attente et tout ce qui se passe alors en lui. "Je ressens le besoin de m'exprimer, de dire que ça ne va pas, que comme tant d'autres, je ne me sens pas bien. Je prends un crayon à papier, j'ouvre mon carnet, j'écris Charlie Hebdo et puis Charlie, Charlie, Charlie. Et encore Charlie, obsessionnel, cathartique, une page pleine de Charlie", écrit-il.
Joachim Roncin raconte encore, "Comme une rime, j'écris, je suis devant Charlie. Machinalement, je lance Illustrator, le logiciel avec lequel je travaille chaque jour, et j'écris 'Je suis' en majuscule. D'abord, une typo noire sur fond blanc. Je me ravise, elle sera blanche sur fond noir, comme un brassard de deuil. On ne le sait pas encore, on n'ose pas imaginer le pire. Il est 12 heures 52, ce 7 janvier 2015. Ça fait moins d'une heure que l'on sait que quelque chose de grave s'est passé."
Ce logo, "Je suis Charlie", Joachim le publie pour la première fois sur les réseaux sociaux et la suite pour Joachim est totalement inattendue. Un tourbillon, en bien comme en mal. "Je suis Charlie" devient d'abord ce signe de ralliement, ce cri du cœur, notamment dans les rassemblements comme cette grande marche du 11 janvier 2015. Il fait le tour du monde, il illumine Times Square à New York. Madonna, Elton John, George Clooney le reprennent à leur compte.
Les demandes d'interview affluent par centaines. D'autres demandes encore plus étonnantes. Le président ukrainien de l'époque, Poroshenko, veut le rencontrer sans qu'il comprenne vraiment pourquoi. Mais il explique aussi que rapidement, il est insulté, menacé, à tel point que sa rédaction est placée sous protection de la police.
Joachim Roncin se bagarre aussi pour que la marque "Je suis Charlie" ne puisse jamais être déposée, pour ne pas que ces 3 mots se transforment en machine à fric. Et il réussira. Puis, d'autres mots apparaissent sur les réseaux sociaux. "Je ne suis pas Charlie". D'autres récupérations, beaucoup plus politiques. Et ça, ça continue depuis 10 ans. Comment résumer les choses ? C'est Joachim Roncin qui le fait : "J'ai laissé ces mots vivre leur vie. Ils sont devenus incontournables et incontrôlables".
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