"Les gens ont envie de quitter la France" : quand les chefs d'entreprise s'expatrient à Barcelone

Trois jours après son coup de gueule contre les taxes françaises, Bernard Arnault l'affirme, il n'a pas l'intention de délocaliser le groupe LVMH. De même, les grands patrons sont dans le viseur de Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT : elle dénonce leur attitude face à la perspective d'une surtaxe d'impôt sur les sociétés.

Les patrons français sont de plus en plus nombreux à s'expatrier. Parmi les destinations plébiscitées, la ville de Barcelone en Espagne. C'est en particulier pour les charges sociales que les chefs d'entreprise optent pour la métropole espagnole : elles sont divisées par deux par rapport à la France.

Guillaume Rostand, président d'une association réunissant les start-up françaises de Barcelone, reçoit trois fois plus de demandes d'informations qu'avant. "Les gens ont l'air d'avoir envie de quitter la France. Ils sont plus motivés par l'idée de ne plus y vivre que le développement à l'international ou le fait de travailler à distance", estime-t-il.

"Ça fait mal de le dire en tant que Français qui aime son pays, mais plusieurs choses m'ont poussé à quitter la France", explique Augustin, chef d'une entreprise de 50 salariés dans le secteur des transports. Parmi ces raisons, "l'insécurité grandissante" ou encore "le pessimisme ambiant". Arrivé il y a six mois à Barcelone, il trouve chez les Barcelonais "un sens du travail et des responsabilités".

Les entreprises françaises sont estimées à 4.000 à être installées en Espagne. Un chiffre en constante augmentation.