Les forêts ont perdu une surface record de 30 millions d'hectares en 2016
L’augmentation des feux de forêts, mais également l'activité humaine, ont fait bondir la destruction de zones forestières de 51% en 2016.

29,7 millions d'hectares. Ce chiffre gigantesque correspond aux pertes de surfaces forestières dans le monde rien qu'en 2016. Un record. La destruction de forêts a en effet bondi de 51% en an, a expliqué lundi 23 octobre le Global Forest Watch (GFM), organisme à l'origine de ces sombres estimations.
Cette nette accélération peut s'expliquer par les nombreux incendies de forêt qui ont sévi dans le monde l'an dernier. Les récents brasiers en Californie et au Portugal n'augurent rien de bon et devrait hisser 2017 vers un nouveau record de zones forestières détruites.
L'augmentation
drastique des feux de forêt en 2015 et 2016 s'explique en partie par les effets
du courant cyclique chaud du Pacifique El Niño, le second plus intense jamais
enregistré, qui a créé des conditions très sèches dans les Tropiques. Il a aussi
joué un rôle dans les forêts boréales et tempérées. Selon le GFW, le changement climatique accroît également l'intensité et le coût des incendies.
Mais les flammes n'expliquent pas tout. Coupe de bois et activité minière : l'agriculture a également contribué à la déforestation galopante. Le Brésil, l'Indonésie et le Portugal notamment ont subi des accroissements particulièrement importants de pertes de couverture forestière par le feu en 2016.
Ainsi, elle a doublé au Brésil avec la région amazonienne qui a perdu 3,7 millions d'hectares, soit plus du triple de 2015. Le Portugal a perdu 4% de ses surfaces boisées, la plus grande proportion tous pays confondus et près de la moitié des forêts calcinées dans toute l'Union européenne. La prévalence d'eucalyptus - qui brûlent facilement - combinée à une mauvaise gestion des sols et au manque de mesures de prévention comme des coupe-feux expliquent ce bilan.
La déforestation, cause de nombreux décès
La République du Congo a subi l'incendie de forêt le plus étendu jamais signalé en Afrique centrale avec 15.000 hectares détruits début 2016. À Fort McMurray, au Canada, les flammes ont ravagé en mai plus de 600.000 hectares et provoqué 8,8 milliards de dollars de dégâts.
Les incendies de forêt et la déforestation peuvent entraîner une hausse des décès prématurés, des maladies et avoir un impact économique très négatif, prévient le rapport, soulignant qu'ils peuvent aussi affecter les sources d'eau, la biodiversité et libèrent d'énormes quantités de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère.