Législatives 2024 : une famille macroniste divisée avant les élections

Désaccords, disputes, changements d'avis… La vie politique est au cœur de bien des discussions, plus encore forcément ces derniers jours. Cette semaine, RTL vous emmène au cœur des familles françaises, tout d'abord dans l'Aisne, le département qui a le plus voté pour le Rassemblement national aux élections européennes. Christian et ses parents sont macronistes et ils ont été déçus.

"Je suis salarié dans le milieu des poubelles", se présente Christian, le fils de 50 ans. Il s'est levé à 3h du matin pour sa tournée. Au loin, la radio est en marche. "On ne va pas rentrer dans la politique, on dit toujours que ça fâche". Ça fâche car ici on est en colère contre Emmanuel Macron pour qui le père et le fils ont pourtant voté il y a quelques années. Yves, 76 ans, se sent trahi. En mettant la table, nous tombons sur ses fiches de paye de retraite. "Il me plume".

Ancien salarié agricole, il est à la retraite depuis un an, en février dernier. Sa pension a diminué avec la hausse de la CSG. "Normalement, j'avais 1.417 euros. Il m'a redescendu à 1.300." Sur la fiche, il est inscrit 1.327 euros par mois. "J'ai perdu 90 euros, j'ai pris ma retraite l'an dernier. J'avais 75 ans, j'ai fait 15 ans de plus, et là il me repique encore du fric".

Deux manières de manifester son mécontentement

La famille partage la même colère, mais elle n'est pas du même avis sur les moyens de l'exprimer. Yves, le papa, vote à chaque élection "pour punir les politiques", dit-il. Mais le fils, lui, ne votera plus jamais. "Je ne vais pas aller voter, honnêtement". Le père, un peu déçu, lève les yeux au ciel. "On n'est pas d'accord". Le fils s'explique : "Ils veulent tous la place et puis après, une fois qu'ils sont au pouvoir, après ils imposent des trucs". C'est après les gilets jaunes que le fils, Christian, a choisi de ne plus voter pour lui. 

Le père n'est pas d'accord, selon lui rien n'a avancé avec ce mouvement ou celui des agriculteurs. "Il a fait des belles paroles pour calmer et puis c'est tout". Selon le retraité, aux élections européennes, le bulletin de vote a fait bouger les lignes puisque l'élection a provoqué une dissolution. "Je trouve que ça lui a fait du bien. Ça lui a mis un coup quand même".  Le fils finit par acquiescer. Dans ce cas-là, le vote a servi, dit-il. Mais Christian ne se déplacera pas pour autant.