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Une classe d'école (illustration).
Crédit : Thierry Zoccolan / AFP
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Ras le bol, dégradation des conditions de travail, perte de foi dans le métier... En 15 ans, le nombre d'enseignants qui ont définitivement quitté l'Education nationale a été multiplié par sept. En 2023, ils étaient 2.500 à jeter l'éponge. La faute au métier qui a changé.
C'est ce que confie cette professeure d'italien, 54 ans, dont 30 dans l'Éducation nationale. Elle aurait pu continuer mais a décidé de prendre sa retraite anticipée dès le mois prochain. Pour elle cette année est donc la dernière. "J'ai vu un public enthousiaste une grande partie de ma carrière et maintenant les élèves le sont beaucoup moins alors que c'est une matière qu'ils ont choisi et qui ne leur a en aucun cas été imposée. C'est aussi l'envie de rebondir vers autre chose qui m'a incitée à m'arrêter", explique-t-elle.
Pour la rentrée, cette enseignante a déjà trouvé son nouveau projet. Elle compte ouvrir un centre culturel italien dans sa commune.
La jeune génération dit aussi stop. C'est le cas de Pauline. Elle n'a que 27 ans mais elle a décidé de se réorienter, pas à cause des enfants mais de leur parents. "Certains parents ont plus l'impression que leur enfant va à la garderie et que c'est un dû. Donc on est là pour garder leur enfant toute la journée mais qu'en aucun cas il n'est nécessaire pour eux de faire leur éducation", regrette-t-elle au micro de RTL.
Une désillusion qu'elle n'est pas la seule à avoir vécu. Sur ses 20 camarades de promotion, seuls cinq enseignent encore. "Quand on est dans les études, on nous montre des vidéos où on nous envoie en stage dans des écoles parfaites, si on peut dire ça comme ça. Des classes à 20 élèves, avec aucun élève qui a des difficultés, avec tout le matériel nécessaire, tout ce qu'on voudrait avoir. Et la réalité du métier, c'est qu'on a des classes à 30 élèves, avec un tiers des élèves qui sont en difficulté, un manque de matériel, un manque de personnel. Donc la réalité est assez différente", détaille-t-elle.
Désormais, Pauline travaille dans la restauration. Pour l'instant, par sécurité, elle n'a pas démissionné mais a simplement demandé une disponibilité.
Une disponibilité permet à tout fonctionnaire de faire un pas de côté pendant un an, voire plus, et de pouvoir revenir quand il le souhaite. Certaines disponibilités sont accordées de droit, comme celles pour s'occuper d'un parent malade, d'autres doivent être validées par l'Éducation nationale comme pour Pauline. Les profils sont assez variés.
"Le plus important, ça va être tous ceux qui demandent pour rapprochement de conjoints. C'est à peu près 500. Ceux qui sont sur des convenances personnelles avec tous les motifs possibles, on est à peu près sur 450. Ceux qui souhaitent faire des études et aussi ceux qui souhaitent s'occuper de leurs enfants de moins de 12 ans", précise Julien Lalive, chef de la division des personnels enseignants au rectorat de Créteil où 1.500 professeurs sont en disponibilité, c'est 5% des effectifs.
Le salaire des enseignants n'est pas versé pendant cette période. L'autre inconvénient c'est qu'à leur retour, rien n'oblige l'Éducation nationale à leur rendre le même poste dans leur académie. Autrement dit, on sait ce qu'on perd mais pas ce qu'on gagne.
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