"La méchanceté de ce monde" : l'émotion aux obsèques de la directrice d'école qui s'est suicidée après un harcèlement homophobe

Deux jours après une rentrée scolaire endeuillée, une trentaine de personnes ont assisté jeudi aux obsèques de Caroline Grandjean, directrice d'école et victime d'insultes homophobes pendant plusieurs mois, qui s'est donné la mort lundi. 

À Saint-Cernin, dans le Cantal, sous une pluie battante et un ciel lourd, proches et anonymes sont venus rendre hommage à l'enseignante, âgée de 42 ans, alors que la presse était tenue à l'écart, selon les souhaits de la famille. Parmi eux, une anonyme, Christiane, habitante de Moussages, où travaillait Caroline Grandjean. 

Elle a tenu à assister à ces obsèques : "Je n'en peux plus de la méchanceté de ce monde. Je suis venue pour soutenir sa compagne, sa famille. Je me devais d'être là, c'était un sentiment. Je suis très peinée. Je n'arrive plus à comprendre le fonctionnement des gens. Elle n'est pas la première à être harcelée. Ça arrive à des jeunes au collège et qui finissent aussi de cette façon. Pour moi, les réseaux sociaux sont une calamité."

Des inscriptions homophobes

Christine Paccoud, l'épouse de Caroline Grandjean, n'a pas souhaité s'exprimer. Elle a déclaré mercredi à France 2 que "la hiérarchie n'(avait) pas compris la souffrance de Caroline". "C'était une enseignante passionnée, elle savait créer un climat de confiance. Il n'y a pas de problème (...) le problème vient de l'extérieur", a-t-elle ajouté. Selon elle, les insultes ont "commencé par 'sale gouine' et un(e) qui était grave dans une école, c'était gouine=pédophile".

Une enquête avait été ouverte à la suite de la découverte de ces inscriptions homophobes mais avait été classée sans suite en mars 2025 "en l'absence de nouveaux faits", selon le parquet d'Aurillac. Une minute de silence a été observée jeudi, dans certains établissements scolaires et à l'appel de syndicats d'enseignants, en hommage à Caroline Grandjean.