"Broyée par l'institution" : victime de harcèlement homophobe, une directrice d'école du Cantal se suicide le jour de la rentrée

Une directrice d'école du Cantal a été retrouvé morte ce lundi 1er septembre, a annoncé son entourage, confirmant une information du Parisien. Cette professionnelle de 42 ans, mariée à une femme, avait été victime plusieurs fois d'insultes, de menaces et d'inscriptions à caractère homophobe dans son établissement de Moussages.

"Caroline aura tenté du mieux qu'elle pouvait de se reconstruire. Mais la blessure était trop profonde. Elle a choisi de se donner la mort ce lundi 1er septembre, jour de la rentrée scolaire", a écrit sur X l'auteur de BD Remedium, qui lui avait consacré un ouvrage intitulé Cas d'école. "Broyée par l'institution, par son village, par ses [parents] d'élèves, elle avait écrit sur un groupe de directeurs : 'Lundi... sera bien plus difficile pour moi que pour vous'", affirme sur ce même réseau social le Syndicat des directrices et directeurs d'école (S2DE), "dévasté" par la nouvelle.

"Ce harcèlement l’a détruite et elle a préféré dire stop", assure Thierry Pajot, le secrétaire général du S2DE, auprès de nos confrères du Parisien. "D’autant qu’elle n’a été soutenue ni par l’institution qui voulait la changer de poste, ce qu’elle a refusé, ni par la mairie qui trouvait que cette histoire faisait une mauvaise publicité au village." "J’ai toujours condamné les actes odieux d’homophobie dont [elle] a été victime", affirmait de son côté le maire Christian Vert au quotidien La Montagne en septembre 2024. "Mon conseil municipal et moi-même, avons toujours agi dans la limite de nos propres moyens et pouvoirs pour soutenir l’enseignante et faire cesser ces agissements."

Une cellule d'écoute activée

De son côté, l'Éducation nationale se dit "profondément touchée" par ce décès. "C'est un drame qui suscite une vive émotion au sein de la communauté éducative. Nos pensées et notre plus sincère soutien vont à sa famille, à ses proches et à ses collègues. Dans ce moment de deuil, le respect de sa mémoire est une priorité absolue", a fait savoir le ministère auprès de RTL.

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"Afin d'accompagner les équipes éducatives face à cette tragédie, une cellule d’écoute a été activée dès ce 2 septembre dans la circonscription de Mauriac. Par ailleurs, la Rectrice de l’académie de Clermont-Ferrand va saisir sans délai la formation spécialisée Santé, Sécurité et Conditions de Travail départementale afin qu’elle puisse conduire les investigations et formuler les préconisations nécessaires", nous dit-il encore.

Le rectorat de Clermont-Ferrand a salué la mémoire d'une "figure respectée du Cantal", dans un communiqué relayé notamment par Libération. "Après des menaces anonymes en 2024", la directrice "était en arrêt, mais l’académie de Clermont-Ferrand suivait de près sa situation, préparant son retour en tenant compte de ses souhaits". Une enquête avait d'ailleurs été ouverte la même année pour "injure publique commise en raison de l’orientation sexuelle" et "menace de mort commise en raison de l’orientation sexuelle".

Si vous ou l’un de vos proches a des pensées suicidaires, vous pouvez contacter le 3114, le numéro national de prévention du suicide. Cette ligne d'écoute est ouverte 24h/24, 7 jours sur 7. L'appel est gratuit et confidentiel.

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