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Micheline Presse s'est éteinte, ce mercredi, à 101 ans.
Crédit : Bertrand GUAY / AFP
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Elle était la doyenne du cinéma français. Micheline Presle est décédée ce mercredi 21 février à l'âge de 101 ans, a annoncé son gendre, Olivier Bomsel. "Micheline s'est éteinte paisiblement, à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne", dans le Val-de-Marne, a-t-il annoncé à l'AFP.
Née Micheline Chassagne à Paris en août 1922, elle a longtemps été l'une des trois stars préférées des Français, aux côtés de Danielle Darrieux et de Michèle Morgan. Mais elle n'a jamais eu la carrière de la première, ni le statut de la seconde. En revanche, elle était une des rares actrices établies qui donnèrent beaucoup à des cinéastes débutants.
Micheline Presle, qui incarnait une certaine idée du chic parisien et qui avait su garder l'enthousiasme d'une débutante, a pu côtoyer les plus grands, de l'avant-guerre à l'après Nouvelle Vague. Pourtant, elle a toujours "refusé la nostalgie, cette arrêt du temps". "Et si mon enfance, mon adolescence et moi vivons en bonne intelligence, ma carrière m'échappe", confiait-elle.
Durant sa carrière, justement, elle aura tourné plus de 150 films, dont quelques-uns à Hollywood, se laissant porter par ses rencontres, de Gerorge Pabst à Alain Resnais, en passant par Abdel Gance, Jacques Demy ou Joseph Losey.
C'est George Pabst, le cinéaste allemand, qui découvre la jeune actrice, alors âgée d'à peine 17 ans, et lui alors offre un rôle dans Jeunes filles en détresse (1939). Elle s'appelait Presle dans le film, elle en fera son nom de scène. Mais c'est Paradis perdu, d'Abel Gance qui la fera connaître du grand public cette même année.
L'occupation fait d'elle la grande vedette française de la zone libre. Elle tourne Felicie Nanteuil (1944), de Marc Allégret avec Louis Jourdan, qu'elle faillit épouser. À la Libération, elle franchit encore un pas dans la notoriété avec Falbalas (1945) de Jacques Becker, Boule de suif (1945) de Christian-Jaque et surtout Le Diable au corps (1947) de Claude Autant-Lara avec Gérard Philipe.
Son naturel et sa beauté classique la mènent droit à Hollywood, où la conduit aussi l'acteur et réalisateur Bill Marshall (dont Michèle Morgan vient de divorcer en 1948). Hollywood, justement, qui n'a jamais vraiment réussi aux stars françaises de l'époque, lui impose un contrat draconien. "Je n'ai rien fait d'intéressant là-bas. J'ai même réussi la prouesse de faire avec Fritz Lang son film le moins intéressant, Guérilla aux Philippines, une oeuvre de commande sur le retour du général MacArthur", confie-t-elle.
Elle ne peut tourner L'affaire Cicéron de Mankiewicz parce qu'elle est enceinte de sa fille, Tonie Marshall, et doit céder le rôle à Danielle Darrieux. Elle rentre alors en France : "J'ai eu l'impression qu'on m'en voulait, comme à une enfant désobéissante", dit-elle. De retour au pays, elle tourne L'Amour d'une femme (1953), de Jean Grémillon puis se rend à Londres, pour L'Enquête de l'inspecteur Morgan (1959), de Joseph Losey.
Avec des réalisateurs comme Jean Delannoy ou Edouard Molinaro, elle passe avec aisance des rôles de bourgeoises élégantes aux fofolles sympathiques. Mais c'est sur le petit écran qu'elle obtient son plus grand succès avec Les Saintes Chéries (1965), en compagnie de Daniel Gélin. Un feuilleton sur les petits travers de la vie de couple qui enthousiasme même le jeune François Truffaut.
Des jeunes lions des Cahiers du cinéma, elle ne croise que Jacques Rivette avec qui elle tournera La Religieuse (1967) et Jacques Demy qui la demandera pour Peau d'âne (1970, avec Catherine Deneuve et Jacques Perrin).
Au début des années 1970, elle rencontre, au théâtre, une nouvelle famille avec le Grand Magic Circus de Jérôme Savary, au style délirant.
Puis, plus tard, elle tournera avec Tonie Marshall, sa fille, réalisatrice, notamment Vénus Beauté (institut)", en 1999. En recevant le César de la meilleure réalisatrice, cette dernière rendra hommage à sa mère, "toujours prête à se lever à 05 h du matin pour patauger sous la pluie et faire un premier film dans l'enthousiasme". "Je crois bien que le cinéma a été la grande affaire de sa vie", concluait Tonie Marshall, seule femme à avoir jamais reçu un César comme réalisatrice. En mars 2020, sa mère, alors âgée de 98 ans, l'enterrait à 68 ans.
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