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La ministre de la Culture Rima Abdul-Malak
Crédit : Zoulerah NORDDINE / AFP
"Tout le monde savait, mais personne ne pouvait en parler". Combien de fois a-t-on entendu cette phrase depuis que le cas de Gérard Depardieu fait la Une ? Ces comédiennes par exemple qui dénoncent auprès de Mediapart des gestes ou des propositions sexuelles sur les tournages, mais qui n'ont pas osé parler. C'est justement pour briser le silence que la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak veut changer les règles sur ces tournages.
La membre du gouvernement veut d'abord renforcer les mesures de prévention. Et cela passe par une formation contre les violences sexistes et sexuelles obligatoire. Sinon, les aides publiques pour financer un film seront supprimées. Les formations vont débuter en mars prochain. Tout le monde sera concerné : du réalisateur aux techniciens. Cela se fera à distance pour l'aspect législatif et en présentiel à l'aide de fiches, manuels et d'échanges. Des référents seront engagés sur les plateaux pour être encore plus à l'écoute des éventuelles victimes. Et ce, en plus des cellules déjà mises en place depuis 2020.
Plus de 900 signalements de faits à caractère sexuel ou sexiste ont été effectués. Il concerne, pour un tiers, les milieux audiovisuels. 82% des signalements ont été réalisés par des femmes. Plus de la moitié concernent des actes d'agressions physiques ou morales.
Un véritable changement d'époque et de mentalité auquel on assiste, selon le CNC. "Post-#MeToo, il y a des situations qui remontent là où, précédemment, elles étaient tues. Cette prise de conscience-là fait que l'on peut avoir des équipes de tournages où des techniciens qui disent : 'non, là je ne suis pas d'accord'. Les professionnels n'acceptent plus des situations qui, jusqu'alors, pouvaient faire l'objet d'une espèce d'omerta", estime Leslie Thomas, secrétaire générale du centre national du cinéma et de l'image animée au micro de RTL.
D'autres dossiers, outre celui de Gérard Depardieu, sont-ils encore cachés dans les placards du 7e art ? Marc Missonnier, président de l'Union des producteurs de cinéma, travaille ainsi à améliorer les choses sur les tournages. Il est bien placé puisqu'il a financé deux films dans lesquels jouaient Gérard Depardieu. Il dit n'avoir reçu aucune plainte au sujet de l'acteur sur les longs-métrages concernés.
"Je pense que oui, la parole se libère, c'est clair. Il y aura peut-être d'autres cas, d'autres personnes qui seront concernées par des révélations. Je n'en sais rien. Est-ce une exception ? J'espère que c'est le cas", explique-t-il à RTL. "Il n'y a pas de cas cachés dont on se parle sous couvert d'anonymat. Ce n'est pas le cas. J'espère qu'il n'y en a pas d'autres. En fait, je n'en sais rien", confie Marc Missonnier.
La parole se libérant enfin, la vigilance se faisant plus stricte, il est en effet quasi certain que le grand coup de balai dans les coulisses du cinéma ne s’arrête pas au seul cas Depardieu.
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