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L'IHU de Didier Raoult "coupable de graves manquements" dans le cadre d'essais cliniques

L'Agence nationale de sécurité du médicament assure que "les règles éthiques n'ont pas été systématiquement respectées" lors des essais cliniques à l'IHU de Marseille dirigées par Didier Raoult.

Didier Raoult
Crédit : Christophe SIMON / AFP
Marine Derquenne & AFP
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Mercredi 27 avril, les autorités sanitaires françaises ont dénoncé des années de "graves manquements" dans le cadre d'essais cliniques à l'Institut marseillais dirigé par Didier Raoult, l'IHU. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé qu'elle allait saisir la justice et exiger une remise en ordre de l'organisme

"Les règles éthiques n'ont pas été systématiquement respectées, ne permettant pas d'assurer la protection des personnes à un niveau suffisant", résume dans un communiqué l'Agence nationale de sécurité du médicament. L'ANSM a repéré de "graves manquements et non-conformité à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine (RIPH), notamment sur le plan éthique". L'Agence a notamment relevé "l'utilisation de combinaisons d'antibiotiques différentes des recommandations internationales et potentiellement dangereuses pour les patients". 

L'ANSM avait indiqué fin juillet mener des "investigations" concernant d'éventuels "manquements à la règlementation des essais cliniques" lors d'études sur le coronavirus conduites à l'IHU de Marseille, confirmant une information de l'Express et de Mediapart. Une enquête avait été ouverte fin 2021.

Des recherches illégales engagées avant la pandémie de Covid-19

Ces recherches illégales ont, pour beaucoup, été engagées avant la pandémie de Covid-19, pendant laquelle Didier Raoult a acquis une importante célébrité en multipliant des positions largement discréditées, notamment sur l'efficacité supposée de traitements comme l'hydroxychloroquine. 

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Les essais incriminés concernent donc d'autres pathologies. Selon l'ANSM, ils ont été engagés sans obtenir l'avis obligatoire d'un comité indépendant ni, parfois, le consentement de tous les patients examinés. C'est par exemple le cas de prélèvements rectaux réalisés au début des années 2010 sur des enfants atteints de gastro-entérite. Pour des dizaines d'entre eux, le consentement des parents manque à l'appel. 

Interruption des essais cliniques et saisine de la justice

En conséquence, l'ANSM annonce deux types d'actions. L'une, menée par ses propres soins, consiste à faire interrompre les essais entamés irrégulièrement et à imposer "des actions correctives et préventives" pour remettre en bon ordre les recherches à l'IHU.  Ces mesures ne seront toutefois pas immédiates, puisque l'ANSM doit passer par une procédure contradictoire avec l'IHU ainsi que les hôpitaux de Marseille (AP-HM), dont la responsabilité est aussi mise en cause. 

Parallèlement, l'ANSM annonce saisir la justice, ce qu'elle avait déjà fait à l'automne dernier lors de la publication de l'enquête de Mediapart. À présent, l'Agence reproche à l'IHU non seulement d'avoir mené des essais non autorisés, mais aussi de lui avoir communiqué un faux document afin de justifier le lancement de l'une des recherches incriminées

Pas de procédures engagées sur l'expérimentation de traitements supposés lutter contre la tuberculose

Toutefois, l'ANSM s'abstient pour l'heure d'engager des procédures sur le volet le plus spectaculaire de ce dossier : l'expérimentation par l'IHU de traitements supposés lutter contre la tuberculose, réalisée depuis plusieurs années. Pourtant, chez une forte proportion de patients, ces pratiques ont provoqué de graves effets secondaires. Mais l'ANSM estime qu'elles ne constituaient pas en tant que telles un essai clinique et ne se considère donc pas en mesure d'intervenir directement sur le sujet. Les autorités comptent toutefois creuser le sujet et n'excluent pas, à terme, de saisir aussi la justice à ce propos. 

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