Pourquoi la langue française a encore de beaux jours devant elle

La langue française est à l'honneur ce mardi 20 mars, à l'occasion de la Journée internationale de la francophonie (à laquelle RTL est associée). Dans ce domaine comme dans d'autres, Emmanuel Macron est ambitieux.

Il a d'ailleurs annoncé un objectif très clair : promouvoir le français afin d'en faire la troisième langue la plus parlée dans le monde. Pour information, nous ne sommes actuellement que cinquième (derrière le mandarin, l'anglais, l'espagnol et l'arabe).

Le président de la République va d'ailleurs prendre la parole devant l'Académie française. C'est la première fois sous la Ve République qu'un chef de l'État s'adresse directement aux Académiciens sous la Coupole.

Notre langue est-elle menacée par Internet, par les réseaux sociaux, par les anglicismes ou les néologismes ? Ou est-elle simplement en train d'évoluer ? "La langue française, c'est déjà près de 300 millions de locuteurs dans le monde", répond Murielle Gilbert, correctrice au journal Le Monde et auteur de Au bonheur des fautes (que vous retrouvez chaque samedi matin sur RTL via la chronique Un bonbon sur la langue).

"Les langues sont poreuses, elles s'interpénètrent sans arrêt. C'est comme les frontières : les douaniers ne peuvent pas empêcher les personnes de passer, les mots non plus", ajoute-t-elle. "Le français a déjà plein de mots d'anglais qui sont très anciens, mais l'anglais lui-même comporte près de la moitié de mots français", insiste-t-elle. 

Selon Murielle Gilbert, "c'est l'usage qui commande" en matière d'évolution de la langue de Molière. "Les dictionnaires, en fait, ne font que reprendre l'usage. L'Académie peut toujours essayer d'imposer des réformes ; tant que nous ne décidons pas collectivement de les appliquer, elles n'ont pas d'existence", explique-t-elle encore.