Aujourd’hui, on parle de temps, amis des mots, et je pense que ce ne sera pas du temps perdu, parce qu’on va s’attaquer à une erreur que font énormément de gens, à une petite différence (avec ou sans S ?) qui cause quantité d’hésitations. C’est grâce à Pierre Nabet, qui met en ondes les Grosses Têtes de Laurent Ruquier.
L’autre jour, je passais une tête dans le studio où il travaillait avec Isabelle Piana, et il a eu ce cri du cœur : "Ah moi, ce que je n’ai jamais compris, c’est le futur !"
- "C’est-à-dire, le futur ?
- Eh bien, a-t-il précisé, ma sœur se moque de moi tout le temps parce que je ne sais jamais si je dois écrire AI ou AIS, par exemple : 'Je traverserai' ou 'Je traverserais'."
Bref il hésite, comme huit Français sur dix, entre futur et conditionnel.
Le futur, c’est simple, c’est une "forme verbale exprimant qu’une action ou un état sont situés dans l’avenir", explique le Larousse. Tandis que le conditionnel, c’est ce "mode du verbe qui sert à présenter l'action comme une éventualité ou comme la conséquence d'un fait supposé, d'une condition". Et c’est vrai qu’il n’est pas toujours évident de décider quel temps est le bon. Mais j’ai promis à Pierre Nabet de lui donner un truc.
D’abord, la bonne nouvelle, c’est que cette confusion n’existe qu’à la première personne du singulier, "je", parce que les deux formes verbales se prononcent de la même façon – ma vieille maîtresse d’école primaire prononçait "je traverseré" pour le futur et "je traverserè" pour le conditionnel, et ça nous aidait bien pour les dictées, mais rares sont désormais les Français qui font cette distinction, donc on ne peut plus compter là-dessus, et c’est bien dommage !
On prononce bien "je traverserai/s" au futur comme au conditionnel, mais aux autres personnes on a "tu traverseras" au futur contre "tu traverserais" au conditionnel, "il traversera" contre "il traverserait", "nous traverserons" contre "nous traverserions", "vous traverserez" contre "vous traverseriez", et enfin "ils traverseront" au futur contre "ils traverseraient" au conditionnel.
Donc la confusion entre futur et conditionnel n’existe bien qu’à la première personne du singulier. Et c’est sur cet atout que nous allons nous appuyer : à chaque fois que nous hésiterons, il suffira de remplacer je par une autre personne – tu, par exemple. Dans les phrases où vous diriez "tu traverserais", alors vous écrivez aussi "je traverserais".
Essayons : "Si le feu était rouge, je traverserai/s". AI ou AIS ? Mettons tu à la place de je, pour voir. "Si le feu était rouge, tu traverser…ais", bien sûr (et non "tu traverseras"), donc conditionnel : AIS. En revanche : "Quand le feu sera rouge, je traverserai/s" AI ou AIS ? Je remplace je par tu : "Quand le feu sera rouge, tu traverse…ras", il s’agit du futur. Et donc à la première personne "Quand le feu sera rouge, je traverserai" (AI), pas de S.
Donc le truc, quand on hésite entre futur et conditionnel, c’est de remplacer "je" par "tu"... Le tour est joué ! Et, camembert à la sœur de Pierre !
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