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"Je t'aime trop, je te laisserai jamais", le dernier message de la directrice d'école Caroline Grandjean à son épouse
Un mois après le drame qui a secoué une petite communauté du Cantal, Christine Grandjean-Paccoud partage avec émotion les derniers instants de sa compagne, Caroline Grandjean, victime de harcèlement homophobe. Dans un témoignage poignant, elle révèle les mots d'amour échangés avant le geste irréparable de la directrice d'école.
L'école de Moussages (Cantal), photographiée le 4 septembre 2025.
Crédit : Céline CASTELLA / AFP
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Il y a un mois, le jour de la rentrée scolaire, Caroline Grandjean, directrice d'une école primaire dans le Cantal mettait fin à ses jours après dix-huit mois de harcèlement homophobe. Son épouse Christine Grandjean-Paccoud a confié au micro de RTL les derniers mots qu'elle a échangé avec elle, quelques minutes avant son suicide.
Trois jours avant son geste tragique, Caroline Grandjean avait posté sur un réseau social : "La journée de lundi, je vous l'assure, sera bien plus difficile pour moi chez moi que pour vous dans vos écoles". Un message dont sa compagne n'a pris connaissance qu'après son décès : "J'ai tellement culpabilisé ce matin-là d'être allée au travail", révèle-t-elle la voix tremblante d'émotion.
"Je lui avais laissé des choses à faire à la maison pour lui occuper un peu la tête, qu'elle ne pense pas trop à cette rentrée. Elle a fait ce qu'elle avait à faire. Ensuite, elle est montée au-dessus de chez nous", raconte-t-elle. "Elle m'avait envoyé un message comme quoi elle montait. Je connaissais cet endroit, donc je me suis inquiétée, bien sûr. Donc je l'ai appelée en visio, elle était là-haut et là elle m'a offert son plus beau sourire en me disant qu'il ne fallait pas que je m'inquiète".
Je te laisserai jamais, je vais rentrer à la maison
Caroline Grandjean
Tout de même préoccupée, Christine Grandjean-Paccoud s'apprêtait à quitter son travail, mais sa compagne l'a rassuré. "Elle me dit : 'Non, tu finis ton heure, quand tu vas rentrer, je serai à la maison. J'avais juste besoin de prendre l'air". Caroline lui confie alors avoir déjà téléphoné au numéro national de prévention du suicide. "J'ai parlé au 3114 (...) j'ai parlé avec eux, ça va", a-t-elle déclaré à sa compagne
"Elle m'a fait son plus beau sourire et elle m'a dit : 'je te laisserai jamais, je vais rentrer à la maison, je t'aime trop'. C'est le dernier mot que j'ai eu, avec son sourire. Ensuite, elle avait pris des cachets et elle a commis l'irréparable", raconte-t-elle avec difficulté.
Christine Grandjean-Paccoud estime que Caroline a été abandonnée par sa hiérarchie, elle a d'ailleurs porté plainte contre l'Éducation nationale.
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