Famille, concours de Miss France, critiques des féministes... Sylvie Tellier veut tordre le cou aux préjugés sur les Miss. Dans son autobiographie intitulée Couronne et préjugés, aux éditions Fayard, l'ancienne Miss raconte de l'intérieur cette aventure et le monde si médiatiquement exposé des Miss.
Dans son livre, Sylvie Tellier s'est demandée pourquoi elle est devenue Miss. "Pour ma mère, je crois", pense-t-elle au détour d'une ligne. "Je suis née dans une famille où ma mère s'est retrouvée au chômage à 40 ans, famille monoparentale avec trois enfants à charge", raconte-t-elle en studio.
"Je pense que ma mère entre 40 et 60 ans a fait le sacrifice de ses passions, de ses envies, uniquement pour ses enfants", estime l'ex-directrice du concours de beauté. "On regardait Miss France en famille chaque année. Je me prédestinais à une carrière d'avocate, car j'avais envie de plaider."
Celle qui fut sacrée Miss France à 23 ans, avait déjà tenté le concours une première fois à 18 ans : "Pour ma mère, on avait raté l'occasion d'aller saluer Jean-Pierre Foucault ! Se représenter, c'était une façon de lui dire : "regarde, le bonheur peut arriver plus tard, à travers le succès de tes enfants !'"
Cette autobiographie permet également à Sylvie Tellier de faire la paix avec Geneviève De Fontenay, l'emblématique directrice du Comité Miss France, dont elle avait pris la succession, non sans quelques frictions. La Miss France 2022 revient notamment sur son sacre, lorsque Geneviève De Fontenay, à l'annonce de son prénom comme grande gagnante, avait lâché un "oh merde !" face à la caméra.
"J'étais un peu atypique et je n'avais pas mal langue dans la poche... Je pense que Geneviève a eu peur !", confie Sylvie Tellier. "Et je pense lui avoir démontré qu'on pouvait ne pas être du même avis, qu'il pouvait y avoir une relation assez passionnelle, mais qu'on pouvait bien travailler ensemble."
"Miss France, c'est un conte de fée des temps modernes", estime l'ancienne Miss. "Dans une société où l'actualité est très lourde, quand on regarde les scores avec plusieurs millions de téléspectateurs... Oui ça fait rêver ! Il faut protéger ce concours, pour donner encore la possibilité aux gens de rêver s'ils en ont envie", ajoute-t-elle, revenant notamment sur les critiques formulées par des mouvements féministes ces dernières années.
"Le féminisme, c'est la possibilité de faire ce que l'on veut quand on a envie de le faire. En quoi c'est un problème que des jeunes femmes qui sont brillantes, jolies, ont eu envie, avant d'arriver dans cette vie rangée, veuillent se lancer un challenge ?", demande-t-elle.
"Si on a envie de rêver, pourquoi on ne le ferait pas ? Pourquoi si c'est pour Miss France, c'est un problème ? Surtout quand il y a encore 7 millions de téléspectateurs qui regardent l'émission", conclut-elle.
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