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INVITÉE RTL - 80 ans de la libération d'Auschwitz - Ginette Kolinka : "La haine, vous voyez où ça mène"
À l'occasion du 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz-Birkenau ce lundi 27 janvier 2025, Ginette Kolinka, 99 ans, rescapée du camp, raconte son histoire sur RTL et passe un message puissant contre la haine.
Ginette Kolinka, rescapée d'Auschwitz-Birkenau, sur RTL en 2025
Crédit : RTL
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C'était le 27 janvier 1945. Les soldats de l'armée rouge entraient dans le camp d'Auschwitz, symbole de la barbarie nazie où plus d'un million de juifs ont été tués. Ginette Kolinka y a été déportée au printemps 1944 à l'âge de 19 ans avec son père, son frère et son neveu. Elle seule en est revenue en 1945.
Ce lundi 27 janvier 2025, 80 ans jour pour jour après la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, Ginette Kolinka témoigne dans RTL Midi sur RTL, quelques jours avant son centième anniversaire. "J'apprends la libération quand je suis malade, raconte-t-elle. La première chose que je pense, c'est faire enlever mon numéro parce que je veux oublier toutes ces sales périodes. Comme j'étais très malade, je pensais que j'aurais subi une opération. Je me voyais sur le lit du chirurgien dire à ce monsieur : 'Pendant que vous y êtes, pendant que je suis endormie, enlevez mon numéro'. Ça ne s'est pas passé comme ça et le numéro, il est toujours là".
Deux amies de Ginette Kolinka ont également témoigné de l'enfer des camps, deux femmes qui étaient déportées dans le même convoi qu'elle en 1944 : Simone Veil et Marceline Loridan-Ivens. Mais Ginette Kolinka le concède : ce n'est pas pour penser à ses camarades qu'elle porte toujours son message avec autant de vigueur
Je n'arrive pas à croire à l'antisémitisme comme était Hitler.
Ginette Kolinka dans RTL Midi
"Mon obsession, explique-t-elle, c'est de dire à ceux qui m'écoutent que tout ce qui est arrivé, tout ça, c'est arrivé parce qu'un dénommé Hitler haïssait les Juifs. La haine... Vous voyez où ça mène ? Et c'est pour ça que je parle aux jeunes, pour les prévenir que c'est la haine qui a provoqué tout ça.
Céline Landreau et Ginette Kolinka
Crédit : RTL
En janvier 2025, la France fait face à une nouvelle flambée d'antisémitisme : des croix gammées ont été découvertes sur la synagogue de Rouen il y a quelques jours, des étoiles de David sur des maisons à Vincennes. "J'y crois parce qu'on m'en parle, estime Ginette Kolinka, mais je ne pense pas que ça soit très grave. Je pense que ce sont des jeunes qui s'amusent sans savoir exactement ce qu'ils font".
"Je suis juive, c'est vrai, poursuit-elle. Je le suis, je le suis très fortement quand devant moi, on nous attaque bêtement pour des bêtises. Les juifs, on est simplement un être humain et on aurait pu être musulman, on aurait pu être chrétien, mais on est dans une famille juive et on est juif, voilà. Mais moi, je parle comme ça parce que je ne suis pas pratiquante. Donc, si on m'attaque, si on ne m'aime pas, je ne dis pas que c'est parce que je suis juive. Je n'arrive pas à croire à l'antisémitisme comme était Hitler. Ça ne m'inquiète pas. J'ai peut-être tort ! Moi, je n'ai pas peur de cet antisémitisme actuellement".
