Ce samedi 16 juillet est commémoré le 80e anniversaire de la Rafle du Vél d'Hiv. Pendant deux jours, près de 13.000 juifs ont été interpellés par des policiers français. Les familles avec enfants sont enfermées au sein du Vélodrome d'Hiver - qui n'existe plus - dans le 15e arrondissement de la capitale.
Laurent Joly, historien, y a consacré un ouvrage, La Rafle du Vél d'Hiv : Paris, juillet 1942, dans lequel il dévoile des faits méconnus. "La responsabilité a été reconnue par le président Jacques Chirac en 1995, on connaît bien les témoignages des victimes... Ce qu'on connaissait moins, c'est le coeur de la rafle : c'est que c'est une opération de police".
La particularité est que ce sont des agents français "ordinaires", "des gardiens de la paix". "Les arrestations, les convoiements, c'est 100% préfecture de police de Paris", insiste-t-il.
L'historien s'est penché sur la mentalité des 4.500 policiers mobilisés : "le sentiment dominant, c'est que c'est une corvée. Pour beaucoup, ça va être des cas de conscience : un grand nombre vont prévenir (les personnes fichées). Ce que j'ai découvert, c'est que le taux d'échec de la rafle est plus important que pensé : les deux tiers des personnes n'ont pas été trouvées. C'est le paradoxe de la rafle du Vél d'Hiv, qui est la plus grosse opération de l'époque en Europe. Sur les 27.400 fichés, on a arrêté que 9.000 adultes et quelques 3.000 enfants - qui étaient presque tous Français."
Il explique que la reconnaissance officielle de cette rafle a tardé car le crime a été commis par la police de Paris. Il rappelle ainsi, que lors de la première commémoration en 1945, il est dit que ce sont les Allemands qui ont arrêté les Juifs "alors que c'est faux".
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.