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Une fessée (illustration)
Crédit : LOIC VENANCE / AFP
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La fessée sera désormais interdite. Aujourd'hui, en France, aura lieu le vote définitif du Parlement. Nous sommes le 55e pays à bannir cette pratique et à nous mettre en conformité avec les traités internationaux. Edwige Antier, pédiatre et ex-députée UMP, était la première à avoir tenté il y a 10 ans de faire interdire la fessée.
Aujourd'hui, cette mesure est sur le point d'être adoptée par un texte MoDem. "La loi dira exactement : 'l'autorité parentale s'exerce sans violence physique ou psychologique'", énonce la pédiatre.
Les parents n'auront en revanche pas de sanction pénale, il ne s'agira que d'une interdiction de principe. Mais servira-t-elle réellement ? "Elle sera dans le Code civil, et non dans le Code pénal. Ce sera lu lors des mariages à toute la communauté pour rappeler l'importance de ne pas frapper, ne pas crier, ne pas hurler, ne pas humilier un enfant. C'est très important", ajoute-t-elle.
Mais il y a encore du travail : 85% des parents en France admettent mettre parfois une claque ou une fessée à leurs enfants. L'autre objectif sera donc d'éduquer les parents sans les culpabiliser, sans les punir et les menacer de tribunaux.
"L'ancienne génération en a reçu, en a donné. On nous a toujours dit 'Tu l'as bien mérité'. Donc vous êtes persuadé que si vous êtes une bonne personne, c'est parce que vous en avez reçu et été éduqué comme ça, et vous reproduisez", explique Edwige Antier.
"Or, aujourd'hui, non seulement mon expérience de pédiatre m'a montré qu'au contraire, les enfants se développent beaucoup mieux sans la menace permanente de la main levée, mais les neurosciences donnent raison et montrent les dégâts sur les fonctions cognitives (c'est-à-dire d'apprentissage), mais aussi sur l'empathie, la confiance que l'enfant aura en vous, de cette pratique".
Les études neuro-scientifiques, globalement assez récentes sur le sujet, se sont intéressées au cerveau de nos enfants et ont pu mesurer l'effet des châtiments corporels, des fessées, des claques "sur le développement des zones qui permettent des humeurs". Ainsi, la pédiatre explique que frapper un enfant en colère pour le calmer aggrave "la mauvaise gestion de ses colères" et "perdre la confiance en soi de l'enfant".
La loi, menée par la députée MoDem Maud Petit et qualifiée de "très complète" par la pédiatre, va notamment "mettre une aide à la parentalité pour les parents". Une aide nécessaire pour certains, car "un enfant meurt tous les 5 jours en France sous les coups de ses parents, pour des fessées qui ont soit-disant 'mal tournées'", rappelle la pédiatre.
"Aujourd'hui, c'est un grand pas pour la protection de l'enfance". L'enfant, c'est comme "un logiciel que l'on programme par notre éducation. C'est donc très important d'être bienveillant, de se dédier à lui, de l'écouter, et c'est la plus belle aventure de la vie", conclut-elle.
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