Cette ligne était autrefois la plus rapide du pays. Il faut aujourd'hui 3h15 pour faire rejoindre Paris depuis Limoges, 30 minutes de plus qu’à la fin des années 1990. Rails laissés à l'abandon, locomotives d'antan, suppression de trains, retards à répétitions, annulation à la dernière minute...
Pour les usagers de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), la situation est devenue insoutenable. Depuis lundi 23 janvier, deux nouveaux trains sont supprimés pour 15 jours minimum. C’est l’économie du territoire qui est en jeu.
Alors que l'une des plus belles gares de France est encore plongée dans l’obscurité, les premiers passagers attendent sur le quai. Emmitouflés, des cernes sous les yeux, un café dans une main, la mallette d’ordinateur dans l’autre.
On sait quand on part, mais quand on arrive, c'est la surprise
Lydie, une passagère du train Limoges-Paris.
6h03. Le train en direction de Paris Austerlitz entre en gare de Limoges-Bénédictins. Lydie prend place comme chaque semaine voiture 5. Trésorière dans une association de secourisme à Paris, elle raconte son calvaire.
"On sait quand on part, mais quand on arrive, c'est la surprise. J'ai toujours un Thermos, des gâteaux et un pull. Sur un mois, ce n'est pas rare que je me fasse rembourser au moins une fois", explique-t-elle.
En tête de train, Sophie travaille déjà. Les yeux rivés sur son ordinateur, cette enseignante monte en gare d’Argentan-sur-Creuse. "Je dois bien dire que c'est un peu chaotique, confie-t-elle. Parfois, je monte le matin et je reçois durant le trajet un message annonçant la suppression de mon train le soir. C'est du stress. Je vais à Paris pour travailler, pas pour faire les musées." Certains de ses amis préfèrent utiliser leur véhicule personnel.
C’est d’ailleurs ce que nous a confié le Maire de Limoges. Lorsqu’il se rend à Paris, Émile Roger Lombertie utilise sa voiture. Pas question de prendre le train, pas assez fiable selon l’élu. Un manque de fiabilité qui menace l’attractivité du territoire.
"C'est un risque majeur et je m'en suis ouvert à notre ministre de l'Économie. Les gens qui quittent Limoges, ils partent avec leur outil de production, parfois en dehors de la France. On est aussi dans le challenge du maintien de l'industrialisation de notre tissu national et de la défense de notre indépendance économique", souligne-t-il.
Certaines entreprises réfléchissent, elles, à délocaliser leur activité. C’est le cas de Bernardaud. Implanté à Limoges depuis la fin du XIXe siècle, ce fabricant de vaisselle en porcelaine paye les pots cassés d’une ligne de train mal entretenue.
"On a des difficultés à recruter des cadres dans certaines fonctions et à faire déplacer nos clients à Limoges. Le risque, c'est que nos implantations à Paris s'étendent avec le transfert d'un certain nombre de fonctions de l'entreprise", explique le PDG Michel Bernardaud.
Face à ces problèmes, la SNCF répond qu'en moyenne, 8 trains sur 10 sont arrivés à l’heure en 2022 et que 2 milliards d’euros sont investis pour moderniser et réhabiliter la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse. Et d’ici 2026 de nouveaux trains seront mis en place pour améliorer le confort des voyageurs.
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