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3 min de lecture
Rayons d'un supermarché de Lille (illustration)
Crédit : DENIS CHARLET / AFP
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Face à la flambée des prix, les habitudes alimentaires de très nombreux Français ont changé. À présent, un Français sur quatre n'hésite plus à consommer des produits périmés. Linda, 35 ans, est adjointe administrative en mairie et maman de trois enfants. Avec l'inflation, elle n'hésite plus à manger des compotes, des yaourts, chocolat et autres fromages dont la date limite est dépassée.
"C'est souvent les enfants, quand on fait les courses, ça saute sur tout ce qui est nouveau et tout. Et après, ça reste dans le frigo. Donc c'est pour éviter le gaspillage. Ça évite qu'on jette des produits", explique-t-elle. "C'est vrai que c'est ridicule, par exemple, une bouteille d'huile, on sait que ça ne se périme jamais, mais il y a quand même une date dessus. La dernière fois, j'ai trouvé une bouteille qui date de décembre 2024, mais je l'ai tout de même utilisée pour éviter le gaspillage", ajoute-t-elle.
Depuis que Linda ne jette plus à la poubelle les produits périmés encore mangeables, comme ils sont cinq à la maison, elle a vite fait le calcul de l'économie réalisée. "On peut dire qu'on fait facilement 30-40 euros par mois. On fait les courses tous les 15 jours. On remplit un caddie de 250 euros, donc c'est quand même pas négligeable", lance-t-elle.
Des économies dont la famille profite autrement : "Ça nous permet d'acheter des tickets ciné ou faire des sorties avec les enfants. Ça fait plaisir au porte-monnaie et comme ça on peut se faire plaisir autrement. On apprend aussi aux enfants à faire attention et que l'argent ça ne tombe pas du ciel. Et puis ça les responsabilise aussi".
Pour faire des économies, près de la moitié des Français achètent des produits à date courte, c'est-à-dire des produits bientôt périmés. Éloi est alternant, il a 25 ans et il n'achète que des produits en fin de vie dans les bacs à promo. Il achète notamment ces salades Sodebo à moins 30%. "Je le fais tous les jours parce que je la mange le soir direct et c'est moins cher", explique-t-il
Il économise ainsi 30% à 50%. "C'est juste le sentiment de faire une économie directe et puis c'est tout", estime-t-il.
En dehors des économies en magasin, la façon de consommer des Français est aussi un peu différente. Au lieu de suivre la recette en mettant un plat au four une heure, certains vont éteindre le four au bout de trois quarts d'heure et laisser le plat dedans au chaud pour moins consommer d'énergie. Et ce n'est pas anecdotique, comme le constate Hugues Du Roscoat, d'Ymanci, qui a réalisé cette enquête.
"Aujourd'hui, on a trois Français sur quatre qui ont changé leur façon de cuisiner, c'est-à-dire qu'on va plutôt utiliser les plaques électriques plutôt que le four, parce que le four consomme plus. On va notamment cuisiner pendant les heures creuses, parce que ça permet du coup de dépenser moins d'électricité. On va manger plus de repas froids. On va du coup arrêter le temps de cuisson un petit peu avant pour bénéficier de l'inertie de la chaleur pour terminer la cuisson des aliments", énumère-t-il.
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