Incendies en Gironde : 17 mois après, le feu couve toujours dans le sous-sol d'Hostens

Les fumerolles sont encore nombreuses autour de la commune d'Hostens, au sud de Bordeaux. Un an et demi après, le feu n'est pas complètement éteint et se terre dans les sous-sols. Les mégafeux de l'été 2022 ont dévasté plus de 20.000 hectares dans le département.

La forêt d'Hostens a été dévastée par les flammes, à l'été 2022

Crédit : Philippe LOPEZ / AFP

UN JOUR CHEZ VOUS - En Gironde, les feux de forêt de 2022 ne sont toujours pas éteints

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Dix-sept mois après des incendies hors norme, le feu couve toujours en sous-sol. À Hostens, ville située à une quarantaine de kilomètres de Bordeaux qui a été le théâtre d'incendies monstrueux, les fumerolles remontent encore du sol. Cela fume encore en surface, donc cela brûle encore dans les sous-sols. "Je viens de détecter 120°C. Il y a encore énormément de fumées [dans certains coins]. Sur de nombreux points, il n'y a pas de fumée, mais c'est tout aussi chaud", raconte Franck Uteau, ingénieur environnement pour le département de la Gironde, au micro de RTL.

Pourtant, le département a été arrosé ces dernières semaines par les pluies. Et ce, malgré des averses encore constantes alors que le mois de décembre est déjà bien entamé. Et pourtant. "Cela continue à brûler en dessous. L'eau est même [parfois] au-dessus des points chauds et des sorties de fumée", ajoute l'ingénieur sur RTL.

Comment expliquer ce phénomène ? Depuis plusieurs mois, ce qui brûle c'est le lignite. Il s'agit d'un charbon naturel qui était exploité à Hostens. La mine à ciel ouvert est désormais totalement abandonnée et la nature a repris ses droits. Les incendies de 2022, eux, sont passés deux fois sur cette zone. Résultat, les flammes ont littéralement allumé le sous-sol, soit "via les racines des arbres qui ont brûlé et qui ont transmis le feu en sous-sol", soit "la seule température au sol a pu, peut-être, enflammer le lignite", détaille l'expert.

Un risque de reprise de feu au printemps ?

De nombreux mois après l'incendie, le sol continue de chauffer "avec la même intensité sur certains points". Début décembre, les experts ont même mesuré jusqu'à 420°C sur l'un des points chaud surveillés. Sous l'eau, des températures anormalement élevées sous aussi relevées. À Hostens, ce lundi 11 décembre dans la matinée, la température atteignait parfois les 16°C sur certains points de contrôle.

Face à cette situation, le risque n'est pas d'assister à une gigantesque reprise des feux. En tout cas, pas dans l'immédiat. Et ce, en raison des importantes précipitations qui s'abattent sur la zone depuis des semaines. En revanche, au printemps, des reprises ne peuvent pas être exclues.

Le site est extrêmement surveillé, que ce soit pas des drones ou par des patrouilles. Une étude va même être lancée avec les experts du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) pour cartographier le gisement de lignite. Avec le temps, ses contours se sont un peu perdus. Or, avec le feu qui couve, connaître ses limites pourrait être d'une grande aide. Assez logiquement, le site est totalement interdit au public pour des raisons de sécurité.

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