Mobilisation des taxis : "tabassés", "menacés avec une arme à feu", des chauffeurs Uber pris à partie

Les taxis ne baissent pas les armes pour cette quatrième journée de mobilisation, bloquant encore les accès à l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle avec des barrages filtrants ce jeudi 22 mai 2025.

Leur colère est double et s'oppose au projet de nouvelle tarification de l'assurance-maladie sur le transport sanitaire et contre la concurrence des chauffeurs VTC qu'ils estiment déloyale depuis des années.

À plusieurs reprises, des camions de CRS ont percé les embouteillages pour déloger des convois à l'arrêt. L'ambiance est tendue entre les deux groupes et bien souvent les taxis ne font que quelques centaines de mètres avant de resserrer le frein à main un peu plus loin.

Ils n'en démordent pas, car  c'est dans les aéroports que la concurrence des VTC leur fait le plus de mal. 

"Tant qu'on n'est pas reçu par tous les ministères concernés, on restera sur le terrain"

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Abdel, accoudé à la fenêtre de sa berline, défend sa participation au mouvement : "on a des tarifs fixes, on est réglementés, on n'a pas le droit à certaines choses, on fait la queue à la base arrière pour venir charger".

Le chauffeur de taxi  fustige la concurrence des VTC, "ils n'ont rien, ils n'ont même pas d'assurance, il n'y a personne qui contrôle". "On est en France, on n'est pas dans le tiers-monde, donc à un moment donné on dit stop", affirme Abdel. "Tant qu'on n'est pas reçu par tous les ministères concernés, on restera sur le terrain", s'exclame celui-ci, reconnaissant "une colère certes, mais pas de tension, on fait une manif tranquille". 

Ce dernier a décidé de quitter Roissy par la suite  pour rejoindre un imposant cortège au boulevard Raspail, au cœur de la capitale. De son côté, la patronne d'Uber France, Laureline Serieys, dénonce des violences. Elle assure que plusieurs chauffeurs ont été menacés et pris à partie ces derniers jours en marge des manifestations de taxis.

Un climat qui se tend contre les chauffeurs de VTC

"Depuis le début de la semaine, on parle de cinq chauffeurs VTC, on peut même ajouter un sixième à la liste aujourd'hui, dans différentes villes comme Paris, Grenoble, Rennes ou Marseille", déclare Laureline Serieys.

La patronne d'Uber France indique que certains des chauffeurs de VTC en question ont indiqué avoir "été tabassés", d'autres avoir été "intimidés" ou encore "menacés avec une arme à feu, avec un taser et avec une bombe lacrymogène". 

"Pour la majorité, ils ont porté plainte et nous les accompagnons, y compris sur le plan juridique, mais il est vrai aussi que ça fait suite en fait à une violence qui monte progressivement depuis plusieurs mois", déplore Laureline Serieys.

Cette dernière profite également de cette occasion "pour faire appel au ministère des Transports, pour leur demander d'intervenir et d'apaiser cette situation". Elle appelle également l'ensemble des parties prenantes, "à une désescalade de cette violence".

La fédération des taxis parisiens, contactée par RTL, reconnaît pour sa part une forme de tension mais nie, toute violence volontaire.