"Il a littéralement agonisé" : la crise de l'Ehpad de Pélissanne racontée par les familles des résidents sur RTL

L'établissement était accusé de "maltraitance institutionnelle". L'Agence régionale de santé (ARS) Paca et le département des Bouches-du-Rhône ont annoncé le 12 septembre la fermeture d'un Ehpad près de Salon-de-Provence, pour "dysfonctionnements graves" et notamment de la "maltraitance institutionnelle".

Ce retrait d'autorisation prononcé à l'encontre de l'Ehpad Clos Saint-Martin, situé à Pélissanne, est fondé sur "des manquements graves et dangereux" mis en évidence lors de plusieurs inspections, dont une dernière inopinée le 27 août. Les autorités pointent concrètement des "soins non ou mal effectués", "l'abandon des résidents avec des risques de fugue ou de décès". Ces conditions compromettaient "directement la santé, la sécurité et le bien-être physique et moral des résidents".

Les catastrophes se multipliaient, d'ailleurs, depuis quelque temps q au sein de l'établissement : un pensionnaire s'est suicidé, un autre s'est échappé de l'Ehpad avant de mourir sur une colline proche... Au total, 73 résidents doivent désormais être transférés dans d'autres établissements. 

Une fermeture devenue inévitable pour la mairie

RTL a pu s'entretenir avec des familles de résidents et tous pointent un cruel manque de moyens. Marine a vu son grand-père malade se recroqueviller ici. Pendant ses trois dernières semaines de vie, il n'a pas reçu ses doses de morphine durant la nuit.

"Il a littéralement agonisé, nous explique-t-elle. Le premier prétexte, c'était qu'on ne pouvait pas coller les patchs de morphine la nuit parce qu'il n'y avait qu'une seule infirmière et qu'il fallait être deux pour pouvoir coller un patch de morphine. Et ça, c'était révoltant pour nous. On a réalisé qu'il avait vraiment, vraiment souffert".

Martine, qui rend souvent visite à une amie dans cet EHPAD, constate, elle aussi, régulièrement le mal-être de certains pensionnaires. "C'est arrivé, une grand-mère qui appelait : 'Quand c'est qu'on vient me changer ? C'est depuis ce matin, il est 11h, qui vient me changer ?'. Et on lui a répondu : 'écoutez, on va venir quand on aura le temps'."

Certaines familles estiment que davantage de moyens auraient pu sauver l'établissement. Mais pour la mairie, la fermeture était devenue inévitable. Les 73 pensionnaires doivent donc bientôt déménager dans d'autres Ehpad de la région.