Maltraitance en Ehpad : "Rien n'a changé", selon Laurent Garcia, ancien cadre infirmier chez Orpea

Trois ans après le scandale des maltraitances en Ehpad, révélées par le livre "Les Fossoyeurs " de Victor Castanet, un ancien cadre infirmier chez Orpea témoigne d'une situation toujours aussi alarmante.

En 2022, le livre "Les Fossoyeurs" avaient révélé un vaste scandale de maltraitance en Ehpad

Crédit : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Focus dimanche du 30 mars 2025

00:48:36

EHPAD - "Rien n'a changé", selon Laurent Garcia, ancien cadre infirmier chez Orpea

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Il y a trois ans, Laurent Garcia était l'un des lanceurs d'alerte du livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet. L'ouvrage avait permis de révéler des maltraitances en Ehpad et notamment de la part des établissements du groupe Orpea. Mais depuis le scandale, "rien n'a changé", affirme Laurent Garcia, ancien cadre infirmier chez Orpea qui se confie dans Focus Dimanche sur RTL, ce dimanche 30 mars.

Selon lui, le constat est même pire qu'en 2022 puisque les établissements "n'ont plus d'argent". "Je pense que c'est très compliqué à l'heure actuelle. Il y a non seulement un manque de personnel, mais en même temps un manque financier", explique-t-il.

Laurent Garcia dépeint une situation dans laquelle une soignante a "en moyenne" dix résidents dont elle doit s'occuper le matin entre 9 h et 12 h. "Voilà, tout est dit, elle sera forcément maltraitante", désespère le lanceur d'alerte.

Deux steaks hachés pour douze personnes

Il témoigne aussi d'une recette reçue récemment par un chef cuisinier d'un grand groupe privé d'EHPAD pour réaliser des repas mixés aux résidents qui en ont besoin. "Pour douze personnes, il y avait deux steaks hachés, 32 biscottes et du bouillon de légumes. Donc quand j'entends notre ministre dire que tout va bien, je ne crois pas que tout aille bien, notamment dans le privé."

L'ancien cadre infirmier fustige un gouvernement qui "ferme les yeux complètement" alors que des solutions existent puisque "des milliards d'euros circulent dans les groupes privés". "On marche sur la tête. Il faut à un moment une autorité administrative indépendante pour le contrôle de ces EHPAD et que le gouvernement prenne des décisions, et mette de l'argent sur la table. Mais ça, ils ne le feront pas", abonde Laurent Garcia.

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