Près d'un enfant sur dix en France est victime de harcèlement scolaire. Des insultes, des menaces, et parfois même des coups physiques entraînant une hospitalisation, et peuvent nous détruire psychologiquement. Dans "On est fait pour s'entendre", Hazerka, jeune artiste musical français, victime de harcèlement pendant près de 4 ans au collège, témoigne de son parcours, ses séquelles, et son message pour en sortir.
Tout commence par des petits surnoms, et de simples remarques, difficilement repérables comme étant du harcèlement. Hazerka, lui, a d'abord cru à de simples taquineries. "Je pensais au
début que ce n'était que de petites blagues qui ne me faisaient pas rire. Mais à force
de répétitions, de pire en pire, j'ai compris que c'était du
harcèlement" confie l'artiste. Mais une fois la prise de conscience
établie, la peur prend le dessus : "j'étais nouveau dans l'établissement, et très timide. Je n'ai pas réussi à m'intégrer et on ne m'a pas aidé".
Une peur des représailles qui pétrifie, rendant difficile la possibilité de s'extraire de cette situation et d'en
parler. "Je pensais vraiment qu'ils étaient capables de me tuer, ils
n'avaient pas de limite. Je n'en parlais à personne, car j'avais vraiment
peur de ce qu'ils pourraient me faire en retour", témoigne Hazerka. Une recherche de sécurité, que le jeune adolescent ne trouvait pas chez le corps enseignant. "Les professeurs ne faisaient
rien, ils ne s'en rendaient pas compte. À l'époque, j'aurais souhaité une main
tendue".
Au plus mal dans sa peau, Hazerka pense alors mettre fin à ses jours. Mais c'est en discutant avec sa mère que le salut est venu. "Elle n'a pas compris au début que cela puisse arriver à son enfant unique. Mais elle a eu un rôle exemplaire en me changeant directement d'établissement et en me rassurant".
Si aujourd'hui, l'artiste de 26 ans laisse derrière lui ses années de souffrance, il n'oublie rien. Pour lui, les séquelles de ce traumatisme restent à vie : "Les harceleurs pensent que ce n'est l'affaire que de quelques mois, mais ça reste en nous toute notre vie". Toujours domicilié dans la ville où il a subi ce harcèlement, il lui arrive encore aujourd'hui de croiser au détour d'un chemin, ceux qui, plus jeune, l'ont blessé. "Je ne comprends pas comment ils peuvent venir me serrer la main en disant qu'ils aiment bien ma musique. Je passe mon chemin, mais je ne comprends pas" raconte t-il.
Si Hazerka estime que la prise de conscience est aujourd'hui plus importante, il insiste : "Pour sortir du harcèlement, il faut en parler". Pour en parler, l'enfant a besoin de se sentir en sécurité. Et pour Hélène Romano, psychothérapeute spécialisée dans le psycho traumatisme, les parents et professeurs doivent être en première ligne : "la parole des enfants est fragile. Les adultes doivent les protéger". Pour mieux prévenir et prendre en charge le harcèlement scolaire, le ministère de l’Éducation nationale a lancé, en 2015, un numéro vert à quatre chiffres, le 3020.
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"On est fait pour s'entendre", le magazine qui vous ressemble et vous rassemble, de 14h30 à 15h30, en direct sur RTL.
- Hazerka, auteur de ''Plus jamais seul'' aux éditions Les Arènes.
- Hélène Romano, psychothérapeute spécialisée dans le psycho traumatisme. Auteur de ''Harcèlement en milieu scolaire'' chez Dunod.