RTL s'attarde ce samedi sur les conséquences de cette guerre en Ukraine. Il y a un sujet épineux, c'est le gaz et notre dépendance au fournisseur russe. Gaz, pétrole, charbon d'ailleurs. On est en train de découvrir avec ce conflit, qu'une bonne partie des hydrocarbures qu'on utilise en Europe sont importés, et en particulier de Russie. L'Union européenne importe aujourd'hui 96% de son pétrole. Parmi ces 96%, un tiers vient de Russie.
L'Europe au sens large, utilise 30% de gaz qui vient de Russie et enfin, même le charbon qu'on pense utiliser un peu plus pour faire de l'électricité, si on a moins de gaz russe, il se trouve que l'Europe en importe la moitié et la moitié de ces importations, donc le quart du charbon qu'on utilise en Europe vient de Russie. La Russie nous fournit également des matières premières, par exemple le palladium qu'on utilise dans les pots catalytiques.
Donc, la Russie fournit énormément de matières premières et de minéraux et on est en train de se rendre compte, avec le conflit qu'on a actuellement, que certes, nous tenons un tout petit peu Poutine par la barbichette avec le réseau Swift ou la haute technologie, mais il nous tient lui aussi par une grosse barbichette qui est la dépendance à très court terme de l'Europe à l'approvisionnement énergétique en provenance de Russie.
Il y a des analyses qui commencent à être publiées sur ce qu'on ferait si on décide de boycotter le gaz russe. La réponse, c'est qu'on doit se passer d'une partie du gaz qu'on utilise. Dans le gaz, en fait, aujourd'hui, on pourrait se retourner un peu vers les États-Unis ou plus généralement, vers le marché du gaz naturel liquéfié, qui est un marché mondial. Simplement pour ça, il faut qu'il y ait des méthaniers, des trains de liquéfaction, des terminaux de regazéification et il faut qu'il y ait la production.
Et quand on met tout ça bout à bout, on se rend compte que la quantité de GNL qu'on pourrait importer en Europe pourrait doubler, mais ça ne compenserait toujours pas ce que les Russes nous fournissent. L'Algérie, qui est un gros fournisseur de la France, est en déclin de production. La mer du Nord, qui est la première source domestique, est en déclin de production. Si on devait se passer du gaz russe, la question, c'est avec quelle conséquence ?
Qu'est ce qu'on fait aujourd'hui du gaz en Europe ? On en fait du chauffage, on en fait de la chaleur dans l'industrie et on en fait de l'électricité. Si on prend le cas particulier de la France, plus de la moitié du gaz va dans le chauffage. Et donc, si on doit en avoir moins à très court terme, ce qui va se passer, c'est tout simplement qu'on va moins se chauffer.
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