Fil info
2 min de lecture

Grève contre la réforme du bac : les proviseurs sont épuisés

ÉCLAIRAGE - Depuis le 20 janvier et le lancement des E3C -les nouvelles épreuves de contrôle continu du bac- les perturbations n'ont pas cessé. En première ligne, les proviseurs n'en peuvent plus.

Manifestation étudiante contre la réforme du baccalauréat Crédit : REMY GABALDA / AFP
Marie Guerrier

La grève contre la réforme du bac fait rage en France depuis trois semaines, perturbant le bon déroulement des épreuves de contrôle continu, les fameuses E3C. Le ministre de l'Éducation nationale a signalé à l'Assemblée que "85% des établissements" ne rencontraient aucun problème. Ce qui fait donc 15% de lycées perturbés. Face à cette situation, de blocages, de violences et même de menaces, les proviseurs -en première ligne dans leur établissement- commencent à ne plus savoir quoi faire.

En Île-de-France, la situation est vraiment problématique. Thierry Sursin, proviseur du lycée Gustave Eiffel à Gagny, a même révélé que les jeunes étaient allés "jusqu'à construire un mur devant le lycée pour empêcher l'entrée des élèves". "Ils sont allés chercher des parpaings, du ciment, et ont construit un mur dans la nuit", a-t-il déclaré, soulignant le fait que lui et son personnel de direction sont "sans arrêt sous pression".

Une pression constante et parfois même des manifestations violentes, physiques, voire des menaces. "On ne sait plus trop comment y répondre", a déploré Marianne Dodinet, proviseure à Paris.

"On est dans le stress, dans du trauma"

Si le proviseur a un devoir de maintien de l’ordre dans son établissement, il se retrouve en ce moment face à des décisions très difficiles à prendre, par craintes, aussi, de représailles. Signaler des faits à la police, mettre zéro à un élève qui n’a pas de raison valable d’avoir sécher les E3C, reporter les épreuves, demander des sanctions contre des professeurs… Il faut assumer toutes ces décisions.

"On est dans le stress, dans du trauma. Parce qu'on vit ça sans arrêt. Ça nous revient à la figure. Les problèmes à traiter avec les parents, les conflits, avec les élèves, avec les professeurs, entre les professeurs… cette crise met aussi la salle des professeurs à mal", a témoigné l'un d'eux.

Des proviseurs au bord du burn-out

La situation a atteint un tel niveau que certains assurent ne plus pouvoir jouer leur rôle et avoir l'impression d'être "le premier flic" dans leur établissement. Malgré tout, il va bien falloir faire passer ces épreuves d’ici à début mars… surtout qu'une autre série d’E3C est prévue en mai.

"On s'en sort toujours dans l'Éducation nationale… peut-être au risque de notre santé", a signalé une proviseure, qui craint que beaucoup de ses collègues ne finissent par faire un burn-out. Certains ont même déjà "exprimé le souhait de changer de métier". 

La rédaction vous recommande
éducation nationale grève baccalauréat

L’actualité par la rédaction d’RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien