Les vendeurs de gaz hilarant comparés à des dealers. Le tribunal correctionnel de Nanterre vient de frapper un très grand coup. Il y a 3 semaines, deux jeunes de 25 et 27 ans ont été condamnés à de la prison ferme pour trafic de substances psychotropes. C'est une première en Île-de-France nous apprend le journal Le Parisien qui a décidé d'y consacrer une double page.
Le phénomène grandit et inquiète : "On se demande si les trafiquants de shit ne sont pas en train de se convertir dans le protoxyde", explique un enquêteur. Le protoxyde d'azote, voilà le coupable. Normalement conçu pour faire fonctionner les siphons à pâtisseries, il est détourné. Derrière le terme, gaz hilarant, les conséquences sont loin d'être ludiques. Les risques sont à la fois neurologiques, cardiaques et psychiatriques.
À l'instant T, un policier explique qu'au volant celui qui en consomme a exactement le même comportement qu'un conducteur ivre. Le procureur adjoint de Nanterre estime que l'appellation même de gaz hilarant est dangereuse. Jusqu'ici on tentait de protéger les consommateurs, de faire de la prévention mais c'est devenu un vrai marché surtout chez les jeunes. Il faut tout faire pour saper ces réseaux. La justice monte donc au créneau, soutenue par les élus locaux.
En Île-de-France, écrivent nos confrères, les maires sont de plus en plus nombreux à prendre des arrêtés d'interdiction de vente aux mineurs. Car oui, ces derniers peuvent s'en procurer de façon étonnante, voire déconcertante. À Mantes-la-jolie, c'est en entrant simplement dans un bureau de tabac. Incroyable mise en situation : les cartouches de cette substance sont posés bien en évidence entre un jeu de cartes et des briquets. Elles s'achètent aussi facilement qu'un paquet de cigarettes.
Plus inquiétant encore, les vendeurs savent très bien ce qu'ils proposent. Enfin ce à quoi c'est destiné, car les risques ne semblent pas être leur première préoccupation. "Non ce n'est pas dangereux, répond une jeune femme derrière son comptoir, c'est pour rigoler." Parmi les victimes : Yohann. Il avait 19 ans. En mai 2018, chez lui dans son petit village de la Meuse, il a inhalé du gaz avec ses copains. Son coeur n'a pas tenu.