Malaise de hamster, solitude, pigeon ou chat coincé dans un arbre... Autant d'appels abusifs qui font souvent perdre un temps précieux aux pompiers, forcés de se déplacer là où ils ne se sentent pas vraiment utiles. Selon la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), en 2017, plus d'un tiers (36%) des quelque 19 millions d'appels n'étaient pas justifiés par une urgence.
Comme celui passé par Raymonde, 94 ans. Dix minutes après son coup de fil au 18 pour des "douleurs", trois sapeurs-pompiers sont à son chevet. Mais ils se rendent vite compte qu'il ne s'agit de rien de grave : Raymonde leur avoue qu'elle était surtout "toute seule, là, comme une âme en peine".
À Paris notamment, ces fausses alertes peuvent atteindre une proportion de 50% des appels, avec des "grands classiques" : des personnes qui appellent "pour une fuite d'eau, pour ouvrir leur porte qu'ils ont claquée avec les clés à l'intérieur, ou pour se faire transporter à l'hôpital", souligne le capitaine Valérian Fuet, un porte-parole de la BSPP. D'autres pompiers se rappellent eux "cette mamie qui a appelé parce que son hamster faisait un malaise", ou ces appels pour "qu'on vienne avec un camion remplir leur piscine".
Le problème est que ces interventions mobilisent des équipes, des camions, parfois pendant plus d'une heure. Sans ces appels, dont le nombre ne cesse d'augmenter, "on aurait plus de lignes et de moyens disponibles pour les vraies urgences", tels les arrêts cardiaques où chaque minute compte pour sauver une vie, souligne le colonel Marc Vermeulen, chargé de la doctrine opérationnelle à la FNSPF.
C'est pourquoi les militaires de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ont décidé de sensibiliser la population. Sur les réseaux sociaux, ils ont lancé ce mardi 12 février la campagne #Appel18UrgenceVitale. Des clips vidéos y détaillent des cas - "Mon chat est coincé dans un arbre", "Je me suis entaillé le doigt en épluchant des carottes" - qui ne méritent pas un appel aux pompiers.
Mais les vieux réflexes ont la vie dure. "Quand on leur explique que ce n'est pas une urgence vitale, les gens ne comprennent pas. Certains vont jusqu'à nous dire : +Je paye des impôts, donc vous devez venir", souligne, amer, le caporal Alexis, de la BSPP.
Pour sortir de ce cycle vicieux, les pompiers ont commencé à facturer ouvertures de portes ou autres enlèvements de nids de guêpe. Et à poursuivre en justice ceux qui les harcèlent trop au téléphone.
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