C'est l'incendie le plus meurtrier depuis 14 ans. Nous sommes au cœur de la nuit de lundi 4 au mardi 5 février rue Erlanger dans le XVIe arrondissement de Paris. 200 pompiers se battent contre les flammes et font tout pour sauver les habitants.
Parmi eux, deux hommes du Groupe Images des Pompiers de Paris. Ce sont eux, qui ont signé les photos que vous avez vu dans la presse. L'une d'entre elles est vertigineuse. L'immeuble en feu, en contre plongée.
Dans les étages supérieurs, les flammes incandescentes et les fumées noires s'échappent des fenêtres. En bas, dans l'angle, les mains de 2 pompiers pointent du doigt des victimes dont une se manifeste avec son portable.
Le cliché (ci-dessous) est signé par le Sergent-chef Benoît Moser, chef du Groupe Image : "On pourrait comparer ça à la tour infernale. Quand on arrive dans cette courette, on voit l'ampleur du sinistre avec ces flammes qui envahissent pratiquement tout le bâtiment, avec toutes ces victimes, toutes ces personnes qui interpellaient : 'venez me chercher, venez me chercher'. Tout le monde s'entre-aide, tout le monde fait attention à tout le monde".
L'intervention dans cette cour d'immeuble fermée durera plus de 5 heures. Sur la façade sont dressées de nombreuses échelles. Aux fenêtres, des habitants attendent les secours. C'est l'enfer.
"Ça montre la préparation physique que mes frères d'arme peuvent avoir. Ils ont monté 5 étages à la force des bras par des simples échelles accrochées. Et ça c'est incroyable. Franchement, ils ont fait preuve d'un courage exceptionnel. Et aussi les victimes qui étaient sur la corniche au 8e étage, y'avaient les fumées qui venaient les lécher, à aucun moment, elles n'ont perdu leur sang-froid, à aucun moment, elles n'ont perdu confiance aux pompiers qui étaient en train de monter" raconte Benoit Moser.
Le côté pompier reste toujours ancré en moi.
Benoit Moser, Sergent Chef, chef du groupe Images des Pompiers de Paris
Dans ce Groupe Images très soudé, deux opérateurs en alerte permanente restent mobilisables 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ce sont des pompiers avant d'être photographes ou cadreurs. Chaque année, ils réalisent 500 reportages. Des images qui servent au devoir de mémoire, à la communication et au retour d'expérience depuis 1945.
Benoît Moser témoigne : "On a la chance d'avoir un vécu pompier. On sait comment nos camarades interviennent, on sait où se placer, on sait quel angle on doit prendre pour faire la prise de vue. Donc ce vécu de pompier nous aide énormément pour prendre les photos mais aussi pour ne pas se mettre en danger parce qu'on est au plus près de l'action. Le côté pompier reste toujours ancré en moi." Il poursuit : "Sur cette intervention, j'ai eu du mal à rester photographe. Quand j'ai pris une des photos, y'a quelqu'un qui m'a interpellé. La personne était dans les fumées. Forcément, le boitier, je l'ai oublié. J'ai été prévenir le chef de secteur qui a envoyé une équipe chercher la victime".
Ces soldats du feu et de l'image rendent hommage au courage et à l'engagement de leurs camarades. Des héros qui chaque jour, chaque heure, mettent leur vie en danger pour nous sauver.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous ide