Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix de l'énergie s'envolent. Si les particuliers sont protégés par le bouclier tarifaire qui limite la hausse à 15%, les entreprises doivent se débrouiller. Résultat, les factures pourraient bien s'envoler et des patrons se retrouver étouffés par les tarifs de l'électricité.
Jean-Dominique Regazzoni dirige une entreprise de textile à Troyes, qui génère 2 millions d'euros de chiffre d'affaires. Son contrat actuel se termine le 31 décembre. "Jusqu'en 2021, je payais 65.000 euros de consommation électrique. Cette année, je vais payer 125.000 euros", explique ce patron. Au moment de renouveler son contrat, en mai dernier, le montant avait encore quasiment doublé et le chef d'entreprise a préféré attendre. "Sauf qu'en septembre, de 238.000 euros, on est passé à 415.000 euros", déplore-t-il.
Pour amortir cette augmentation, "il faut que je trouve 300.000 euros de chiffre d'affaires en plus", indique Jean-Dominique Regazzoni. Pour cela, une solution, la hausse des tarifs. Le chef d'entreprise les a déjà augmentés à deux reprises, 5% puis 6%, et va être contraint de le refaire. "Si je ne répercute pas, je meurs. À un moment donné, on ne va pas travailler pour la gloire... Mis à part augmenter mes tarifs, je ne sais pas comment faire", souffle-t-il.
Tous les patrons dans ce cas-là ne vont cependant pas hausser les prix, car cela signifie également prendre le risque de perdre des clients. Marie-Emmanuelle Contesse, à la tête de Macanhydro, une entreprise de maintenance hydraulique en Savoie, se voit proposer des contrats d'électricité trois à quatre fois plus chers qu'actuellement. Néanmoins, elle compte plutôt faire des arbitrages, peut-être sur les salaires.
"Cela va être très compliqué de pouvoir augmenter nos salariés l'année prochaine en ayant cette chape de plomb qui nous tombe dessus" explique-t-elle. "En revanche, si demain j'arrive à trouver un contrat d'électricité moindre, les augmentations de salaire seront acquises pour les employés", précise cette cheffe d'entreprise. En attendant, elle n'a tout simplement plus de budget entre le remboursement du prêt de l'État contracté pendant la pandémie de coronavirus et ses investissements pour réduire sa consommation électrique.
Face aux tarifs proposés, tous les patrons n'ont pas les moyens de payer. Certains d'entre eux regardent les jours du calendrier passer avec angoisse, comme Laurent Pillard qui dirige l'organisme de formation Léna Conseil. Alors que son contrat arrive à échéance dans six semaines, il a reçu une proposition tarifaire délirante avec un mégawattheure 15 fois plus cher. "Passer de 5.000 à 35.000 ou 75.000 euros, c'est hors de question", s'insurge-t-il.
Selon la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), 150.000 chefs d'entreprise sont dans cette situation. L'organisation réclame alors un bouclier tarifaire européen, une idée débattue par les chefs d'États, réunis en ce moment à Bruxelles.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte