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ÉDITO - "Une panne d'ascenseur, ça vous pourrit la vie" : l'appel d'Alba Ventura aux politiques
Sur tout le territoire, de nombreux habitants doivent composer avec des pannes d'ascenseurs. Un fléau qui nourrit le sentiment d'abandon et dont devrait s'emparer les politiques, selon Alba Ventura.
Un ascenseur (illustration)
Crédit : JOEL SAGET / AFP
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Les pannes d'ascenseurs. Un sujet terrifiant. RTL s'est par exemple rendu dans un immeuble d'Échirolles, en Isère, où cela fait 13 jours que les habitants sont privés d'ascenseur. Mais je pourrai aussi vous parler d’Ajaccio, cela fait deux mois, à Lyon dans le VIIIe arrondissement, 3 mois. Dans les journaux locaux, des histoires d’ascenseurs en panne, il y a en a partout, presque tous les jours. Le journal le Parisien a mené l’enquête dans la capitale ces jours-ci : sur 28 ascenseurs publics, 22 sont en panne. Ça parait minuscule comme sujet, mais c’est loin d’être anodin.
Faut-il une loi pour les ascenseurs ? Que le président s'en saisisse ? Et pourquoi pas ? il s’est bien saisi de la vaisselle recyclable de chez McDo ou des arnaques sur le compte personnel de formation. Mais je vous signale qu’il y a une loi sur les ascenseurs : la loi Robien, qui impose plusieurs entretiens par an. C’est une loi qui date d’il y a plus de 20 ans, qui n’est quasiment pas appliquée et largement insuffisante.
Accessoirement, il ne devrait pas y avoir besoin d’une loi pour réparer votre ascenseur en panne. Ça devrait être une urgence parce que l’ascenseur, c’est du service public. C’est le moyen de transport le plus utilisé en France : 100 millions de "trajets" par jour.
À tous les partis politiques : penchez-vous sur le sujet
Alba Ventura
C'est vraiment crucial, parce qu’un ascenseur en panne est vécu comme un abandon. Vous vivez dans une résidence privée, dans un petit immeuble cossu, votre ascenseur, il est vite réparé, ça ne prend même pas la journée. Mais lorsque vous êtes locataires d’un HLM, que vous n’avez pas les moyens de faire pression sur les bailleurs sociaux, les professionnels des ascenseurs qui doivent réparer, les offices publics, tout ce petit monde, qui se renvoie la balle, vous êtes assignés à résidence.
Vous habitez au 14e étage, ou au 17e étage, dans une cité, vous avez des enfants, les courses, vous êtes âgé, handicapé et l’ascenseur ne fonctionne pas, depuis des jours, des semaines, vous avez le sentiment que vous ne comptez pas. L’ascenseur en panne, c'est comme la coupure téléphonique en campagne, c’est comme le retard du RER en banlieue, ça vous pourrit la vie. Je le répète, ça nourrit le sentiment d’abandon.
Alors, à tous les partis politiques qui sont en train de se demander comment renouer avec les classes populaires, je dis : penchez-vous sur le sujet. Parce que ces problèmes-là, ça revient comme un boomerang aux prochaines élections.
