ÉDITO - Scandale des crèches privées : "C’est le système tout entier qui déconne", lance Isabelle Saporta

Isabelle Saporta, dans son édito du 19 septembre, revient sur "Les Ogres", le livre choc de Victor Castanet. Une enquête journalistique qui explore la maltraitance dans les crèches privées.

Des enfants dans une crèche (illustration)

Crédit : AFP / Loïc Venance

ENFANT- Scandale des crèches privées : "C'est le système tout entier qui déconne", assène Saporta

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ENFANT- Scandale des crèches privées : "C'est le système tout entier qui déconne", assène Saporta

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C’est l’histoire d’une petite fille de onze mois déposée à la crèche par son père. La salariée censée la garder est totalement incompétente. Elle a été virée manu militari de son précédent poste. Ce jour-là, elle est en retard, elle nettoie les toilettes au lieu de s’occuper de l’enfant qui pleure à ses côtés. Elle pète un câble, et fait ingérer du déboucheur pour WC à la fillette. Elle la tue.

Ce drame effroyable décrit dans le livre de Victor Castanet a eu lieu en France, 7ᵉ puissance mondiale en 2022. Avant les crèches, l’auteur a dénoncé les conditions de vie scandaleuses dans les Ehpad, décrits comme de véritables mouroirs.

À chaque fois, c'est la même histoire : face au scandale, on s’indigne, on fait des rapports. Et rien ne change. Parce que c’est le système tout entier qui déconne. L’État qui n’a plus un sous en caisse se décharge sur les collectivités territoriales qui n’ont pas un rond non plus et qui du coup se tournent vers le privé censé être moins cher que le public.

Un pognon de dingue investi pour la maltraitance

On verse des subventions colossales au privé, on lui permet de défiscaliser. Et à la fin, ces soi-disant bonnes affaires pour les comptes de l’État finissent par nous coûter un pognon de dingue pour paraphraser notre président.

Un pognon de dingue pour que nos séniors et nos bambins se fassent martyriser. Un pognon de dingue pour que le personnel soit tellement mal payé que personne ne veuille plus faire ces métiers. Et qu’on en vienne à embaucher une dingue qui tue une enfant.

Mais ça vaut combien une vie d’enfant pour nos décideurs ? Ça vaut combien la détresse de millions de parents angoissés à l’idée de laisser leurs enfants à la crèche ?

Il est plus facile de faire une chronique que de réformer le système. C’est certain. Mais il est temps qu’on reprenne notre destin en mains. Notre Premier ministre veut augmenter les impôts, ok. Mais si c’est pour continuer à filer des rentes à des sagouins du privé qui maltraitent nos vieux et nos enfants, ce sera sans nous.

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