Dans une lettre publiée dans le journal La Tribune dimanche, François Hardy, atteinte de deux cancers, réclame au président d'ouvrir au plus vite le débat sur la fin de vie. Cette lettre est simplement touchante : "Cher Emmanuel Macron, Florence Malraux, la fille d'André et Clara Malraux, a eu la maladie de Charcot. Elle en est arrivée à avoir toujours la tête en arrière, bavait sans cesse et ne pouvait plus s'alimenter. Les médecins ont refusé de l'euthanasier. Elle a donc dû vivre son calvaire trop longtemps avant de décéder. Ma mère a eu elle aussi la maladie de Charcot".
Françoise Hardy dévoile pour la première fois cette complicité entre elle, sa mère et deux médecins, pour empêcher sa mère d'être emprisonnée dans son corps après avoir eu un bras attaqué, puis l'autre. Cette complicité pour choisir la date que sa mère s'était fixée pour partir. Et puis, Françoise Hardy évoque ce séjour dans une clinique pour tenter de soigner l'un de ses cancers, sa troisième récidive. "Il n'y avait que des cancéreux, dont plusieurs en étaient à leur deuxième ou troisième récidive et n'en pouvaient plus. Vous le savez, une majorité de gens souhaitent la légalisation de l'euthanasie. Nous comptons tous sur votre empathie et espérons que vous allez permettre aux Français très malades et sans espoir d'aller mieux, de faire arrêter leurs souffrances quand ils savent qu'il n'y a plus aucun soulagement possible. Merci d'avance, Françoise Hardy", écrit-elle au président.
Cette lettre répond à la volonté de la plupart des citoyens qui veulent un droit à mourir, un droit à mourir dans la dignité. Quels que soient les sondages, il y a plus de 80% des Français qui souhaitent qu'il soit possible d'abréger les souffrances, soit par l'euthanasie, soit par suicide assisté. On sait que la loi sur la fin de vie est prête. On attend le président qui, comme beaucoup d'entre nous, n'a pas absolument tranché la question de l'accompagnement de la fin de vie.
Ce que dit la lettre de Françoise Hardy, c'est : "Donnez nous la liberté de choisir notre fin de vie". Mais il y a plusieurs libertés. Il y a la liberté d'en finir, la liberté de laisser la vie nous emporter. Est-ce que l'on interrompt la vie qui ne tient plus qu'à un fil et qui génère des souffrances ? Ou est-ce que l'on attend le dernier souffle en faisant en sorte d'apaiser ses souffrances ? Jusqu'où aller ? Comment bien encadrer tout cela ? C'est tellement complexe. Il y a des réticences dans le monde médical, des médecins, des infirmières, qui préfèrent que l'on aille le plus loin possible dans les soins palliatifs.
D'autres ne veulent tout simplement pas endosser la responsabilité de la mort d'un patient. Et il y a les associations et tous ces malades qui partent en Belgique notamment pour choisir la fin du voyage. Il sera impossible d'avoir une loi qui convient à tout le monde. Le débat devrait débuter en février au Parlement, il devrait durer 18 mois. La ministre Agnès Firmin-Le Bodo, qui a rédigé la loi, a indiqué qu'on ne pouvait pas faire l'économie de ce débat. Elle a raison parce que beaucoup d'entre nous auront besoin de ce temps pour se forger une opinion.
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