ÉDITO - Éducation nationale : Isabelle Saporta regrette "une fausse réforme qu’on n'appliquera jamais"
Mardi 12 novembre, la ministre de l'Éducation, Anne Genetet, a dévoilé les nouvelles mesures du "Choc des savoirs", qui visent à rehausser le niveau des quelque 12 millions d’élèves de l'Hexagone. Une énième réforme qui pourrait ne jamais avoir le succès escompté.
Une énième réforme de l’Éducation nationale concernant le baccalauréat et le brevet des collèges a été dévoilée mardi 12 novembre et ne manque pas de susciter de nombreuses interrogations. Le brevet, ce faux diplôme qu’on a tous fait semblant de passer, va à nouveau être rendu obligatoire pour mieux orienter les élèves. Mais pas avant 2027, soit après la prochaine élection présidentielle. Ou comment inventer une fausse réforme qu’on n'appliquera jamais.
Comme les groupes de "besoin" au collège pour sauver les élèves en difficulté, qui à partir des classes de quatrième et troisième sont réduits à peau de chagrin avec seulement une heure par semaine en alternant les mathématiques et le Français, ces annonces ne semblent pas vouées à améliorer le niveau des élèves.
Et le bac de mathématiques anticipé sur le modèle du bac Français que la ministre Anne Genetet vient d’inventer ? C’est pour bien constater qu’on est nul en maths ? Il faut dire qu’on a tout donné pour ruiner le niveau moyen des élèves. Merci au ministre Jean-Michel Blanquer qui a rendu cette matière quasiment optionnelle. Après que la classe politique s'est rendu compte que le niveau s’était effondré, les maths sont redevenues obligatoires, mais fortement réduites dans certaines spécialités.
Un bonnet d’âne à la classe politique
Pour comprendre le baccalauréat que passent nos enfants, il faut être un génie désormais. Même le nom de ces spécialités est une énigme. Quand vous entrez les choix de vos enfants dans Parcoursup, vous avez l’impression de jouer leur vie à la roulette russe. Certains parents en viennent à embaucher des conseillers pour être sûrs de ne pas se planter.
Cette multiplication de réformes est destinée à rendre fous les Français et plonger les élèves et professeurs dans une forme de burn-out. Il est d'ailleurs légitime de voir de nombreux professeurs s'offusquer à chacune des réformes. Et pour cause, il y a eu autant de réformes ces dernières années que de ministres de l'Éducation, six depuis le premier quinquennat Macron. Et tout ça pourquoi ? Pour qu’on soit au fin fond des classements internationaux comme PISA. Allez, on va coller un bonnet d’âne à nos politiques et serrer les dents pour nos enfants.
