INVITÉ RTL - Dissolution de l'Assemblée : "C'était pratiquement ce que l’on pouvait imaginer de pire", selon Blanquer

Dans son dernier livre, La Citadelle, au cœur du gouvernement, publié aux éditions Albin Michel, l'ancien ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, raconte son expérience de ministre, issu de la société civile, auprès d'Emmanuel Macron. L'ancien directeur de l'ESSEC n'est pas avare en critiques concernant la dissolution décidée par Emmanuel Macron.

"Le choix de la dissolution n'est que l'acmé d'une vision trop personnelle de l'usage des pouvoirs présidentiels, oubliant les leçons de l'Histoire, Emmanuel Macron a fait un usage sauvage de la dissolution. Cela se voulait rusé et disruptif, c'était simplement irrationnel et immoral", écrit-il dans son livre. 

Invité sur RTL, Jean-Michel Blanquer ne mâche pas ses mots : "La dissolution était pratiquement ce que l’on pouvait imaginer de pire en la matière parce que chacun voit bien que c'était une décision mal inspirée". L'ancien ministre de l'Éducation nationale ne cache pas sa déception envers Emmanuel Macron : "Emmanuel Macron a porté une promesse en 2017, beaucoup y ont cru, moi le premier, (...), il y a eu d'énormes avancées sur plein de sujets", précise tout de même Jean-Michel Blanquer. 

Un basculement pendant la crise du Covid

Dans son ouvrage, l'ancien ministre dit avoir observé un basculement au moment de la crise du Covid-19, lorsque le Président a concentré les pouvoirs : "avec la crise sanitaire, on avait la nécessité de concentrer le pouvoir et Emmanuel Macron l'a bien fait, je l'ai vu agir, son intelligence, sa capacité de travail, tout était au rendez-vous", explique Jean-Michel Blanquer, "simplement la crise sanitaire s'est arrêtée et la concentration des pouvoirs a continué". 
"Il s'est habitué à ça avec un peu l'idée que si ce n'est pas fait par lui, ce n'est pas bien fait", ajoute-t-il. "c'est ce qu'on appelle le micro-management dans la vie courante".