ÉDITO - Éducation nationale : "Il n'y avait pas un professeur qu'on aurait pu nommer ministre ?", demande Isabelle Saporta
Vendredi 4 octobre, Isabelle Saporta revient sur l'invitation de la ministre de l'Éducation nationale à un Tiktokeur et sa rétractation soudaine.
Il y a une semaine, le Tiktokeur Senseidesmots lançait une pétition pour réclamer la fin des cours à midi. Celle-ci a réuni 300.000 signatures et, face à ce succès, la ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, a proposé un rendez-vous à l'influenceur.
C'est ça la nouvelle politique : on surfe sur la vague, on fait feu de tout bois, on voit une tendance émerger sur les réseaux sociaux et, bim, on se jette dessus. Quand notre ministre de l'Éducation nationale a vu le succès de la pétition, elle s'est dit : "Il y a un coup à faire, je vais répondre par une vidéo et l'inviter au ministère."
Et là, patatras ! Un commentaire homophobe du Tiktokeur est réapparu et, à la vitesse de l'éclair, notre ministre a fait marche arrière toute et a annulé son rendez-vous. Alors là, moi je dis, magistral. En une action de comm' malheureuse, elle a réussi à vexer les syndicats, qui eux, contrairement au Tiktokeur, n'avaient pas encore reçu leur petite invitation au ministère alors qu'ils représentent un million d'agents de l'Éducation nationale, et à se déjuger.
"La spécialité d'Anne Genetet, ce n'est pas l'Éducation"
Honnêtement, il n'y avait pas un professeur, un proviseur, un doyen qu'on aurait pu nommer ministre ? Parce que la spécialité d'Anne Genetet, élue députée de l'étranger, ce n'est pas l'Éducation, mais la formation et le recrutement de domestiques à Singapour pour des expatriés fortunés. La plume de madame la ministre, pour vanter ses employés de maison, était bien chargée de clichés colonialistes. Bien sûr, selon ses proches, les publications datant de 2013 ne reflètent pas son engagement à Singapour.
Mais les profs ont eu quatre ministres en quelques mois, aucun n'est resté plus de sept mois. Qui peut croire qu'on fait preuve de considération à leur égard ? Comment voulez-vous qu'on arriver à recruter des profs en les traitant comme ça ? D'ailleurs, Michel Barnier a acté que c'était foutu, il en a supplié les retraités de reprendre du service. Cet avenir radieux qu'on nous prépare...
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