- 37m56s
1 min de lecture
ÉDITO - Tanaland : "Un outil de résistance" à la misogynie, pour Isabelle Saporta
Pour l'éditorialiste, Tanaland, pays fictif imaginé pour détourner une insulte sexiste, porte un "message de force" et "un mode d'emploi pour devenir des femmes puissantes".
L'application Tik Tok (Illustration)
Crédit : DENIS CHARLET / AFP
Sur les réseaux sociaux, une nouvelle tendance féministe émerge. Tout a commencé par le mot "tana", devenue virale sur les réseaux sociaux. Une Tana (merci les mecs, merci les rappeurs) c'est une fille légère, une jeune femme qui aime se maquiller, être sexy, porter des faux ongles et des faux cils, bref, une jeune femme d'aujourd'hui bien dans ses baskets, qui aime plaire.
Mais la tana est devenue la femme qu'on affiche, celle dont on se moque, celle qui doit se taire, celle qui doit avoir honte, celle qui doit baisser les yeux. Et sur les réseaux sociaux, cette insulte valait jusqu'à récemment disqualification.
Jusqu'à ce que toutes ces jeunes femmes se rebellent et se réapproprient ce terme en le rendant positif. Elles ont inventé Tanaland, littéralement "le monde des putes". Un pays tout en rose, où il fait bon vivre et où il n'y a pas de machos. Et à chaque fois qu'un sale type vous traite de tana sur les réseaux sociaux, ça vous ouvre les portes de ce pays merveilleux.
Un monde qui a désormais son passeport, sa capitale, sa présidente et sa première ministre. Deux influenceuses qui ont été harcelées et victimes d'insultes misogynes : Too much Lucille et Polska.
C'est un message de force formidable que ces jeunes femmes nous ont délivré. En clair, ne vous laissez pas enfermer dans un statut de victime. Rien ne peut vous asservir. Personne ne peut vous empêcher de faire ou d'être ce que vous rêvez d'être. Et sous le vernis un peu gnangnan et rose bonbon des réseaux sociaux, ce Tanaland, c'est un mode d'emploi pour devenir des femmes puissantes, des femmes qui s'assument.
Ce Tanaland, c'est un outil de résistance au monde réel. qui un peu trop souvent veut asservir les femmes, les empêcher de vivre, d'avorter, de se vêtir ou de se dévêtir comme elles l'entendent, vive Tanaland !
- ÉDITO - Meurtre de Philippine : à droite comme à gauche, Isabelle Saporta dénonce une récupération politique
- ÉDITO - Meurtre de Philippine : Isabelle Saporta excédée par "l'angélisme face à la violence"
- ÉDITO - "La vérité, c'est qu'il faudra désormais faire avec le RN", analyse Isabelle Saporta
- ÉDITO - Agression homophobe de Paul : "Par pitié, avançons unis", exhorte Isabelle Saporta
