ÉDITO - Dominique Farrugia discriminé : "On a régressé tout en bas de l’échelle de l’humanité", estime Isabelle Saporta

Le producteur et comédien Dominique Farrugia a été traité sans considération par une hôtesse au sol, jeudi, à l’aéroport d’Orly. Dans son édito du vendredi 25 octobre, Isabelle Saporta évoque le rapport au handicap qui reste compliqué.

Dominique Farrugia

Crédit : STR / AFP

HANDICAP - "Avec ce qui est arrivé à Dominique Farrugia, on a régressé tout en bas de l'échelle de l'humanité"

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Dominique Farrugia est atteint de sclérose en plaques, il était à l’aéroport dans son fauteuil électrique. Une hôtesse l’a regardé et lui a dit : “C’est quoi ça ?” Déjà, sympa comme début de conversation. Pas “bonjour”, pas “merci”, pas “je vous trouve formidable Monsieur Farrugia, j’adore les sketchs des Nuls”.

Farrugia ne se démonte pas et commence à parler à l’hôtesse quand elle le tance : “Je ne vous parle pas à vous, je veux parler à quelqu’un de responsable.” Il y a absolument tout dans cette phrase : le mépris pour le malade et la négation de ce qu’il est une personne à part entière.

Franchement, ça servait à quoi de réussir les Jeux paralympiques, avec des épreuves incroyables, des athlètes formidables et une cérémonie de clôture hyper émouvante, pour se comporter comme des sagouins dès que la lumière des podiums est éteinte ? Ce n'est pas juste au moment des Jeux qu’on a de la considération pour les personnes en situation de handicap. Le respect, c’est toute l’année !

"On a régressé tout en bas de l’échelle de l’humanité"

Et puisqu’on en est au respect. Quand est-ce qu’on accélère pour rendre accessibles les stations de métro de la plus belle capitale du monde qu’est Paris ? On n’en a qu’une trentaine d’accessibles. Pas la peine de nous servir l’excuse des restrictions budgétaires pour ne pas faire les travaux, parce que ça fait vingt ans qu’on aurait dû les faire.

Pour faire des grands shows, il y a du monde, pour améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap, il n’y a plus personne. Si la dignité d’une société se mesure à la façon dont elle traite ses enfants, ses seniors, ses malades et ses personnes en situation de handicap, avec ce qui est arrivé à Dominique Farrugia, on a régressé tout en bas de l’échelle de l’humanité. Et c’est vraiment la honte.

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